Un journaliste du quotidien israélien Haaretz accusé d'avoir utilisé des informations militaires classées secrètes est revenu dimanche en Israël après avoir passé plusieurs mois à l'étranger pour éviter une arrestation, a annoncé la télévision publique.

Le journaliste, Uri Blau, avait publié une série d'articles relatifs à des opérations et des méthodes de répression controversées de l'armée, en se basant sur des documents que lui avait remis Anat Kam, une jeune femme de 23 ans qui avait eu accès à ces documents lors de son service militaire (2005-2007).

Mlle Kam a ensuite été inculpée pour «divulgation de documents secrets avec l'intention de porter atteinte à la sécurité de l'Etat». Son procès est en cours depuis plusieurs mois et devrait reprendre en décembre.

Elle est accusée d'avoir profité de ses fonctions de secrétaire du général Yaïr Naveh, alors chef de la région militaire centrale -qui couvre la Cisjordanie occupée- pour s'emparer de quelque 2000 documents classés «Top secret». Elle a reconnu avoir agi pour des motifs idéologiques pour dénoncer les «crimes de guerre».

Uri Blau, après avoir publié plusieurs articles basés sur ces informations, avait choisi de séjourner en Grande-Bretagne, le temps d'obtenir des garanties de la part des autorités.

Selon la télévision, un accord est intervenu entre le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, et l'avocate d'Uri Blau. Le journaliste s'est engagé à restituer les 1500 documents que lui avait fournis Anat Kam et à se présenter aux interrogatoires de la police et du Shin Beth. Il a également accepté de se soumettre à un détecteur de mensonges pour s'assurer qu'il ne conserve aucun document, a ajouté la télévision.

L'un des documents révélés par Uri Blau indiquait que les soldats israéliens avaient reçu pour directive de se livrer à des «assassinats ciblés» contre des activistes du mouvement palestinien Jihad islamique alors qu'il aurait été possible de les arrêter, en contradiction avec un arrêt de la Cour suprême.