Le gouverneur du district de Panjwaii a confié avoir été avisé que les talibans comptent poursuivre les combats tout au long des mois d'hiver et ne donner aucun répit aux forces de l'OTAN.

Hajji Baran, le leader de la tribu de Noorzai et le visage du gouvernement afghan dans ce district depuis trois ans, dit avoir appris la nouvelle de sources d'information basées au Pakistan.

Sa tribu possède des liens profonds et de longue date avec les insurgés qui, habituellement, mènent leurs combats entre le mois de mai et la fin d'octobre.

M. Baran a avisé les commandants des forces militaires canadiennes de demeurer sur les gardes au cours des prochaines semaines.

Reprenant une phrase maintes fois prononcée, M. Baran a déclaré que la chute de Panjwaii serait aussi celle de Kandahar, et que la prudence était donc de mise.

Le coloré et parfois emphatique gouverneur a précisé avoir appris qu'une cellule de talibans, spécialisés dans la fabrication d'explosifs, avait maintenu ses opérations dans la région orientale du district.

L'avertissement survient au moment où les talibans, réagissant au nouvel échéancier mis de l'avant par les pays membres de l'OTAN pour quitter l'Afghanistan, prévu pour 2014, ont prédit que les forces de l'alliance seront incapables d'établir un gouvernement stable d'ici la date établie.

Dans un courriel acheminé aux médias, un porte-parole a par ailleurs déclaré que les talibans combattraient jusqu'à ce que toutes les troupes étrangères aient quitté le pays.

Mais les chances que les talibans puissent, avec succès, prolonger leurs campagnes d'embuscade et de poses de bombes de circonstances pendant l'hiver apparaissent minces.

Une offensive dirigée par les forces américaines dans la section occidentale de Panjwaii, longtemps reconnue comme une région tumultueuse pour les troupes canadiennes, a permis de capturer et de tuer plusieurs commandants des forces talibanes, dont un dans la région de Zangabad, où les activités d'insurgés sont élevées.

Le lieutenant-colonel Conrad Mialkowsi, commandant du groupement tactique du Régiment royal canadien, établi à Petawawa en Ontario, a été en mesure de confirmer ces arrestations, mais ne pouvait donner de plus amples détails.