Une vingtaine d'organisations de défense des droits de l'Homme appellent à «une action internationale renouvelée pour assurer une levée immédiate, inconditionnelle et complète du blocus» de Gaza, dans un rapport rendu public mardi.

«Les mesures prises par Israël afin "d'assouplir" le blocus illégal de Gaza face à l'importante pression internationale ont peu changé le sort de la population civile», disent 21 organisations dans ce rapport intitulé «Des espoirs réduits à néant - Prolongement du blocus à Gaza».

«La communauté internationale a allégé sa pression sur Israël, mais trop peu a été fait pour assouplir efficacement les restrictions imposées sur la vie quotidienne de 1,5 million de Palestiniens», disent ces organisations, parmi lesquelles Amnesty International, Oxfam, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) ou le Norwegian Refugee Council.

«Israël avait promis d'augmenter et d'accélérer les importations de matériaux de construction nécessaires aux projets des Nations unies ou à d'autres projets internationaux pour des écoles, centres de santé, maisons ou stations d'épuration», rappellent les ONG, en référence aux décisions annoncées par Israël sous intenses pressions internationales après son assaut meurtrier le 31 mai contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre Gaza.

«Seuls 25 projets UNRWA ont reçu un accord de principe, soit 7% du plan de construction de l'UNRWA» (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) selon le rapport, ajoutant que «les importations de matériaux de construction ne sont encore qu'à 11% des niveaux enregistrés avant le blocus» en 2007.

Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, ce blocus a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par les islamistes du Hamas.

Les ONG reprochent à Israël de n'avoir depuis pas assez accéléré les importations de matériaux de construction. Elles disent n'avoir constaté «aucune incidence sur les exportations» et n'avoir vu que «peu d'évolution» concernant la circulation des personnes.

Outre les matériaux destinés à «des projets approuvés par l'Autorité palestinienne et mis en oeuvre par la communauté internationale», l'Etat hébreu affirme désormais laisser passer tous les produits sauf les armes et les biens susceptibles d'utilisation militaire mais restreint toujours strictement la circulation des personnes et interdit les exportations à partir de Gaza.

Cet appel est lancé alors qu'un responsable militaire a annoncé jeudi à l'AFP qu'Israël envisageait d'autoriser les exportations l'année prochaine, à condition que «les produits ne présentent pas une menace pour la sécurité» et que les marchandises soient contrôlées par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

Plus de 180 roquettes et obus ont été tirés de Gaza vers Israël depuis le début de l'année, selon l'armée israélienne.