Quelque 3000 Palestiniens ont manifesté dimanche à Ramallah, en Cisjordanie, contre l'administration Obama, pour fustiger le veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution réclamant une condamnation de la colonisation juive.

Les manifestants ont brandi des banderoles dénonçant «l'arrogance» de Washington et proclamant la détermination des Palestiniens à ne pas reprendre les négociations de paix avec Israël tant que la colonisation se poursuivrait.

Ils ont scandé des slogans contre Barack Obama, qualifiant le président américain d'«homme méprisable».

La manifestation organisée par le mouvement Fatah du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est dispersée dans le calme.

«Le veto américain est un acte contre le peuple palestinien et sa liberté. Il soutient l'injustice, l'oppression et l'occupation» israéliennes, a déclaré à la foule un membre du comité central du Fatah, Mahmoud al-Aloul.

Pour Tawfiq Terawi, un autre délégué du comité central du Fatah, le veto américain a exposé «la fausse affirmation que les États-Unis sont le pays de la liberté puisqu'ils annoncent officiellement leur soutien à l'occupation (israélienne) et aux colonies, à l'oppression et à l'injustice contre notre peuple».

De son côté, le premier ministre palestinien Salam Fayyad a accusé Washington d'avoir exercé un «chantage» sur les Palestiniens, en allusion au fait que les États-Unis auraient, selon les Palestiniens, menacé de couper leur aide si l'Autorité continuait à soutenir la résolution anticolonisation.

«Nous n'avons jamais accepté le chantage dans le passé (...) et nous n'avons nulle intention de l'accepter à l'avenir», a déclaré M. Fayyad lors d'une visite à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

«Nous ne sommes pas intéressés par l'aide de qui que ce soit qui menacerait de l'interrompre pour des motifs politiques. L'approche américaine doit changer parce que ce double langage ne saurait continuer et que la situation (des Palestiniens) est inacceptable», a-t-il plaidé.

Les États-Unis ont mis leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution parrainé par 130 pays, condamnant la politique de colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Les 14 autres membres du Conseil, dont les Européens, ont voté en faveur de la résolution.

Le président Abbas a qualifié samedi de «victoire de la diplomatie palestinienne» le fait que 14 membres du Conseil de sécurité sur 15 aient voté pour la résolution anticolonisation tandis qu'Israël se félicitait du veto américain et appelait à la reprise des négociations sans condition préalable.

La direction palestinienne est toujours déterminée à obtenir une condamnation de la colonisation par l'ONU.

Elle a l'intention «d'aller à l'Assemblée générale de l'ONU pour qu'elle adopte une résolution condamnant la colonisation et affirmant son illégalité, avant de retourner au Conseil de sécurité», a déclaré samedi à l'AFP Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).