Islamabad a demandé aux États-Unis de réduire drastiquement le nombre de ses agents de la CIA et de ses forces spéciales au Pakistan et de limiter les frappes de drones contre les insurgés, sur fonds de tension entre les deux pays, dévoile lundi le New York Times.

Les autorités d'Islamabad ont demandé que 335 officiers de la CIA, sous-traitants et forces spéciales quittent le pays, d'après un responsable pakistanais cité par le Times. Le chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani aurait personnellement demandé ce retrait.

Cette affaire intervient alors que le patron des services de renseignement pakistanais (ISI), le général Ahmad Shuja Pasha, a rencontré le directeur de la CIA Leon Panetta.

George Little, un porte-parole de la CIA a déclaré à l'AFP que les discussions étaient productives et que l'ISI restait un interlocuteur «solide».

Le responsable pakistanais impliqué dans la décision de demander le retrait de ces forces américaines a indiqué au New York Times que le Pakistan soupçonnait Washington de vouloir neutraliser l'arsenal nucléaire du pays.

D'après le quotidien, cette requête illustre la mauvaise passe traversées par les deux pays après l'homicide de deux Pakistanais par un un agent de la CIA.

Le 27 janvier, en plein jour à Lahore (est), Raymond Davis avait tué de plusieurs balles, dont certaines dans le dos, deux jeunes Pakistanais à moto dont il assure qu'ils s'apprêtaient à le détrousser.

M. Davis, une montagne de muscles de 36 ans, était un ancien des forces spéciales américaines.

Au terme de fuites distillées par les puissants services secrets pakistanais, Washington ne démentait pas que l'Américain travaillait sous contrat pour la CIA, chargé, selon les versions, de traquer des terroristes présumés ou de surveiller les installations de la seule puissance militaire nucléaire du monde musulman.

Il a été libéré à la mi-mars.