L'armée israélienne a été placée en état d'alerte avant les manifestations palestiniennes prévues ce week-end pour le 44e anniversaire de la «Naksa», la défaite des forces arabes face à Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967, a rapporté vendredi la radio militaire.

Des renforts ont été dépêchés à la frontière libanaise, sur le plateau du Golan occupé, où se situe la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie, à la frontière avec la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, selon la radio.

L'armée a annulé les permissions pour la fin de la semaine et équipé des unités déployées aux frontières d'armes antiémeutes, en particulier des grenades lacrymogènes, pour faire face à d'éventuelles incursions de manifestants, a ajouté la radio militaire.

Un porte-parole militaire interrogé vendredi s'est refusé à donner des précisions.

Le chef d'état-major, Benny Gantz, a annoncé jeudi qu'il avancerait des troupes et des postes de commandement aux frontières pour faire face à toute éventualité.

Côté libanais, un journaliste de l'AFP a constaté jeudi que des soldats israéliens installaient de nouveaux barbelés au-dessus de ceux déjà en place dans la zone de Aadaissé-Kfar Kila, qui fait face à la localité israélienne de Metulla.

La police israélienne a également renforcé son dispositif, en particulier à Jérusalem-Est et dans le nord du pays, pour appuyer si besoin les troupes déployées aux frontières.

Elle a de nouveau limité l'accès à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem, pour la prière du vendredi, interdisant les lieux aux hommes musulmans de moins de 45 ans et aux habitants de Cisjordanie.

Du fait de ces restrictions, seuls 6000 fidèles, selon le porte-parole de la police, ont pu se rendre à la prière la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine.

La présence policière était particulièrement forte dans les ruelles de la Vieille ville et dans le quartier de Silwan, où des unités spéciales en civil opéraient pour étouffer dans l'oeuf toute manifestation, a constaté un photographe de l'AFP.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, a mis en garde jeudi contre toute violation des frontières au cours des manifestations annoncées dimanche pour la «Naksa» (défaite) et a ordonné à l'armée d'agir «avec retenue mais avec la fermeté nécessaire pour protéger nos frontières et nos citoyens».

Le 15 mai, la commémoration de la «Nakba» (catastrophe) -l'appellation dans le monde arabe de la création de l'État d'Israël en 1948- a été ensanglantée par des violences qui ont fait au moins 10 morts: six à la frontière libanaise et quatre dans le Golan.