La Grèce a interdit vendredi tout départ de bateau de ses ports à destination de Gaza et a arrêté dans ses eaux un bateau américain appartenant à la flottille pro-palestinienne, qui voulait briser le blocus imposé par Israël aux Palestiniens.

Cette interdiction a été annoncée vers 16H00 locales (13H00 GMT) juste une heure avant le départ du bateau «Audacity of hope», qui affirmait transporter 3000 lettres de soutien pour la population de l'enclave palestinienne de Gaza.

«Audacity of hope» faisait partie d'une flottille internationale de dix bateaux rassemblés en Grèce depuis le début de la semaine avec à bord 300 personnes de 22 pays qui affirmaient vouloir transporter «de l'aide humanitaire à Gaza».

«En vertu d'une décision du ministre de la Protection du citoyen Christos Papoutsis, il est interdit à tout bateau battant pavillon grec ou étranger d'appareiller des ports grecs à destination de la région de Gaza», a indiqué un communiqué ministériel.

Ainsi, aussitôt le bateau appareillé du port du Pirée, près d'Athènes, la police portuaire l'a arrêté, selon une militante à bord du bateau Donna Nevel, jointe via un téléphone satellitaire.

Vers 20H30 locales (17H30 GMT), le bureau de presse de la police portuaire a affirmé que l'opération avait été terminée et que le bateau «était conduit au Pirée».

Peu avant, les organisateurs ont affirmé que «quatre personnes cagoulées à bord d'un navire menaçaient le bateau américain avec des armes automatiques».

Mme Nevel a indiqué que le capitaine John Klusmer était en train de négocier avec la police portuaire», qui a dit que le bateau «devait rentrer dans n'importe quel port grec, mais qu'il ne pouvait pas avancer.

Selon Jane Hirschmann, une militante qui se trouvait à la côte, mais était en contact avec le bateau, «le capitaine a été ordonné de rebrousser chemin pour des raisons de sécurité».

«Audacity of Hope» a laissé derrière lui les autres bateaux de la flottille qui ont multiplié avaries techniques et tracasseries administratives, les organisateurs de la flottille criant au «sabotage» de l'opération par Israël.

Les quelque 300 militants qui ont mis sur pied cette opération souhaitent attirer l'attention sur le sort de l'enclave palestinienne de Gaza, où Israël a imposé depuis cinq ans un blocus économique.

Israël n'a cessé depuis la semaine dernière de menacer de stopper la flottille et de multiplier les mises en garde contre cette opération qu'il qualifie de «provocation».

Pour leur part, les organisateurs de la «flottille de la liberté» sont convaincus que les services israéliens «ont saboté» cette semaine deux des dix bateaux, un navire irlandais et un autre affrété par des Scandinaves.

Ils attribuent également à Israël les tracasseries bureaucratiques qui s'accumulent contre la flottille et soupçonnent l'Etat hébreu d'exercer des pressions, notamment économiques, sur la Grèce.

Mais le gouvernement israélien a démenti, comme on pouvait s'y attendre, ces «accusations ridicules».

«La Grèce a cédé aux pressions israéliennes», «La Grèce et l'UE (sont) complices du blocus de Gaza», a dénoncé vendredi soir l'organisation française «Un bateau français pour Gaza», qui participe à la flottille avec deux bateaux.

Jeudi, a été annoncée la visite officielle en Israël du président Grec Carolos Papoulias, un artisan historique de la politique pro-arabe de la Grèce des dernières décennies. La visite, une première, aura lieu du 10 au 12 juillet.