Amarrés en Grèce, les bateaux de la «Flottille de la liberté» lèveront l'ancre d'ici 36 heures et contourneront les ordres des autorités grecques qui les empêchent depuis vendredi de quitter ses ports pour livrer de l'aide humanitaire à Gaza.

C'est ce qu'a soutenu dimanche après-midi Stéphan Corriveau, du comité de direction du navire canadien, le Tahrir.

Joint en Crête par La Presse Canadienne, M. Corriveau a soutenu que la flottille mettra le cap vers un nouveau port de la Méditerranée sans toutefois préciser lequel. Il a cependant assuré que les organisateurs ne se dirigeront pas immédiatement vers la bande de Gaza.

Vendredi, le ministère grec de la Protection civile a déclaré que les garde-côtes avaient reçu l'ordre de prendre «toutes les mesures appropriées» pour empêcher le départ de la «Flottille de la liberté» vers le territoire palestinien.

Un geste totalement illégal et dénoncé par Stéphan Corriveau. Selon lui, il est indéniable que les militants pro-palestiniens coincés en Grèce depuis quelques jours auraient gagné leur cause devant les tribunaux.

«Mais pour simplifier et alléger les procédures, on fait le compromis de dire que nous allons dans un autre port de la Méditerrannée qui n'est ni Gaza, ni le territoire grec et à partir de là, on fera bien ce qu'on veut», a-t-il soutenu.

Stéphan Corriveau a indiqué que les organisateurs s'étaient assurés qu'ils n'auraient pas de problème avec les autorités de la destination choisie. Le but, a-t-il ajouté à la blague, n'est pas de faire une croisière dans la région.

Ainsi, la «Flottille de la liberté» espère arriver à destination d'ici 3 à 5 jours, un «délai raisonnable», selon M. Corriveau.

Des manifestations en soutien aux militants pro-palestiniens à bord du bateau canadien dans lequel se trouvent quatre Québécois sont prévues lundi à Québec et à Montréal. Québec solidaire a demandé dimanche au gouvernement grec de laisser l'embarcation canadienne poursuivre sa route, alors qu'une représentante de ce parti, Manon Massé, se trouve à son bord.

Deux embarcations du convoi ont été sabotées au cours de la semaine dernière. Au banc des accusés, Israël. Mais l'État a démenti ces allégations samedi, les qualifiant de «ridicules».

Stéphan Corriveau a d'ailleurs annoncé dimanche que l'un de ces deux bateaux a été réparé et qu'il pourra naviguer dès lundi.

Par ailleurs, le capitaine d'un des bateaux de la flottille a été arrêté samedi par les autorités grecques. Il est accusé d'avoir tenté de quitter le port sans permission et d'avoir mis la vie des 36 passagers du bateau en danger.

Neuf militants ont été tués sur un bateau turc l'an dernier, dans un raid d'Israël sur une flottille semblable.