Les autorités israéliennes ont transmis aux compagnies aériennes une liste de centaines de personnes «indésirables» sur leur territoire afin de prévenir un rassemblement de militants propalestiniens à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, a-t-on appris de sources concordantes.

«Toutes les compagnies aériennes vérifient toujours les personnes qu'elles embarquent en cas de crainte que l'entrée du pays leur soit interdite. Si quelqu'un se voit refuser l'entrée, la compagnie doit le ramener à ses frais», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ygal Palmor.

«Dans ce cas particulier, ils (les services du ministère israélien de l'Intérieur, NDLR) ont envoyé aux compagnies aériennes une liste de noms», a-t-il ajouté.

Les médias israéliens ont fait état d'une liste comptant entre 329 et 342 militants étrangers «indésirables» en Israël adressée aux compagnies aériennes pour les prévenir qu'ils ne seraient pas autorisées à débarquer.

Au moins huit militants propalestiniens voulant embarquer jeudi à l'aéroport parisien de Roissy sur un vol de la compagnie hongroise Malev à destination de Tel Aviv via Budapest ont vu leur réservation annulée à la demande des autorités israéliennes, a-t-on appris de source aéroportuaire et auprès des organisateurs de l'opération «Bienvenue en Palestine».

«Ce refus leur a été signifié par des employés de Malev qui leur ont dit: "Nous avons reçu l'ordre du ministère israélien de l'Intérieur de ne pas vous embarquer"», a affirmé à l'AFP Nicolas Shahshahani, de l'opération «Bienvenue en Palestine», joint par téléphone à Paris.

Des associations de soutien aux Palestiniens ont appelé sur internet leurs sympathisants à converger le 8 juillet vers l'aéroport de Tel Aviv, afin de se rendre ensuite dans les territoires palestiniens, dont Israël contrôle tous les accès, à l'exception de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte.

Mise en garde

La France a adressé jeudi une mise en garde à ses ressortissants qui seraient tentés de participer à l'opération aérienne «Bienvenue en Palestine», craignant des «incidents» et des «débordements».

«La France est préoccupée par les risques d'incidents et de débordements qui pourraient intervenir à l'aéroport de Tel-Aviv vendredi 8 juillet, dans le cadre de l'opération «Bienvenue en Palestine»», a expliqué dans une déclaration le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

«Les autorités israéliennes, seules compétentes en matière d'entrée et de sortie sur leur territoire, ont indiqué qu'elles ne laisseraient pas y entrer les personnes qu'elles considèrent représenter un trouble pour l'ordre public», a rappelé le porte-parole.

Faute d'avoir pu forcer le blocus maritime de Gaza avec l'envoi d'une flottille vers l'enclave palestinienne, des associations de soutien aux Palestiniens ont appelé sur internet leurs sympathisants à converger le 8 juillet vers l'aéroport de Tel-Aviv afin de se rendre ensuite dans les territoires palestiniens, dont l'accès est largement contrôlé par Israël.