La demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU prévue en septembre constitue «une menace plus grave que celle du Hamas» qui contrôle la bande de Gaza, a estimé mercredi le ministre israélien des Finances.

«Cette initiative des Palestiniens constitue une menace plus grave que celle du (mouvement islamiste palestinien) Hamas à Gaza, et elle ne restera pas sans réponse d'Israël», a déclaré à la radio publique israélienne Youval Steinitz, du parti Likoud (droite) du premier ministre Benyamin Nétanyahou.

«La demande unilatérale des Palestiniens (d'adhésion de leur État à l'ONU) constitue une violation des engagements pris par les Palestiniens dans leurs accords signés avec Israël», a déclaré dimanche M. Nétanyahou selon un communiqué de son bureau.

Également interrogé mercredi à la radio, le ministre des Infrastructures nationales, Ouzi Landau, a renchéri en déclarant: «dans ce cas de figure, il est clair que nos accords avec les Palestiniens seraient nuls et non avenus».

«Nous devrions alors imposer notre souveraineté sur les secteurs des Territoires (palestiniens occupés) à propos desquels il y a un consensus en Israël, c'est-à-dire la vallée du Jourdain et les grands blocs d'implantations, voire davantage», a ajouté M. Landau qui est membre d'Israël Beiteinou, parti de droite nationaliste du chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.

Les négociations de paix avec Israël étant bloquées, les Palestiniens espèrent obtenir, en principe après le 20 septembre, une adhésion à part entière de leur État à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avant la Guerre des Six Jours, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.

En mai dernier, après un accord de réconciliation entre le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas islamiste, M. Steinitz avait délibérément retardé le transfert de fonds dus à l'Autorité palestinienne.

En vertu des auxiliaires économiques des accords d'Oslo (1993), Israël reverse à l'Autorité palestinienne des taxes qu'il prélève pour le compte de cette dernière sur des marchandises transitant via les ports et aéroports israéliens. Ces fonds, qui atteignent de 3,5 à 5 milliards de shekels (988 millions à 1,4 milliard de dollars) par an, représentent les deux tiers du budget annuel de l'Autorité palestinienne.

Le journal Haaretz a rapporté mercredi qu'en dépit de pressions américaines, M. Steinitz a refusé en début de semaine d'anticiper le versement mensuel des fonds dus à l'Autorité palestinienne, celle-ci ayant voulu payer les salaires de ses employés avant la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.