Des «centaines» d'employés de Blackwater, bannie d'Irak pour avoir tiré sur des civils en Irak en 2007, ont continué à travailler pour d'autres compagnies chargées de la sécurité de diplomates américains, selon un câble publié par WikiLeaks.

L'Irak avait annoncé en janvier 2009 qu'il ne renouvellerait pas la licence de Blackwater pour opérer dans ce pays après la fusillade, le 16 septembre 2007 place Nissour à Bagdad, au cours de laquelle des gardes de cette société protégeant un convoi diplomatique américain avaient tué au moins 14 civils irakiens.

Le département d'État américain avait alors décidé de ne pas renouveler le contrat de Blackwater, qui a changé depuis de nom pour devenir Xe. Mais des télégrammes diplomatiques américains, publiés par WikiLeaks, confirment que d'anciens employés avaient continué à travailler en Irak pour d'autres firmes de sécurité.

«Il y a beaucoup d'anciens de Blackwater qui sont employés par d'autres compagnies, notamment Triple Canopy et DynCorp, qui assurent notre sécurité», selon un câble du 4 janvier 2010 de l'ambassade américaine à Bagdad, rendu public le 30 août.

Un autre télégramme du 11 janvier 2010 exprime son inquiétude concernant les efforts irakiens pour chasser du pays les anciens employés de Blackwater, en notant que cela risque de réduire la capacité de Triple Canopy d'assurer la sécurité de l'ambassade.

«Il semble à l'ambassade que Triple Canopy emploie plusieurs centaines d'anciens employés de Blackwater», affirme le câble, divulgué aussi le 30 août.

«En outre, Dyncorp, la compagnie de sécurité qui nous fournit un soutien aérien, emploie aussi des dizaines d'ex-employés de Blackwater», explique le télégramme.

«Étant donné que beaucoup d'anciens membres de Blackwater sont employés actuellement par Triple Canopy, il y a de sérieuses probabilités que la demande du (gouvernement irakien) de les voir quitter l'Irak réduira la capacité de cette compagnie de remplir les conditions de sécurité requises par l'ambassade», écrit ce télégramme.

En dépit des craintes américaines, le ministère de l'Intérieur a annoncé en février 2010, qu'il avait accordé sept jours à 250 anciens employés de Blackwater pour quitter l'Irak et qu'il allait leur confisquer leur permis de séjour «en connexion avec ce qui s'était passé place Nissour».

Il n'est pas clair si les 250 employés représentaient une partie ou la totalité des anciens employés de Blackwater travaillant en Irak.