Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a mis en garde mercredi les Palestiniens contre les «conséquences dures et graves» de leur demande imminente d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU.

«Ce que je peux dire avec la plus totale certitude, c'est qu'à partir du moment où ils font passer une décision unilatérale, il y aura des conséquences dures et graves», a affirmé M. Lieberman lors d'un discours public dans le sud d'Israël.

Le ministre nationaliste a toutefois refusé de préciser la nature de ces «conséquences». «Le moment n'est pas venu de donner des détails sur ce qui se passera», a-t-il déclaré, tout en assurant que ces propos ne constituaient pas une «menace».

«J'espère que nous n'arriverons pas à ces conséquences dures et graves et que le bon sens l'emportera dans toutes les décisions qui seront prises afin de parvenir à un modus vivendi permettant de coexister et de faire avancer les négociations», a-t-il ajouté.

M. Lieberman a rencontré mercredi la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui s'est aussi entretenue dans la matinée avec le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le ministre de la Défense Ehoud Barak.

Mme Ashton a décidé de prolonger son séjour en Israël pour poursuivre ses consultations et tenter de trouver une solution de compromis afin de «ramener les parties à la table des négociations».

Elle devait à nouveau rencontrer M. Nétanyahou mercredi soir.

«Le mandat que j'ai pour être dans la région, cette semaine, est de sonder les moyens de pouvoir faire avancer les négociations et de trouver une façon qui permette au peuple d'Israël et au peuple de Palestine de vivre côte à côte, en paix et en sécurité», a indiqué dans un communiqué Mme Ashton qui a rencontré mardi au Caire les représentants de la Ligue arabe et le président palestinien Mahmoud Abbas.

«Et j'espère que, dans les prochains jours, ce que nous serons capables d'obtenir ensemble sera susceptible de permettre aux négociations de redémarrer», a-t-elle ajouté.

Israël et les États-Unis s'opposent à la demande que doit présenter Mahmoud Abbas la semaine prochaine à l'ONU et prônent un retour à des négociations directes totalement gelées depuis un an.

Des représentants américains -- l'émissaire pour le Proche-Orient David Hale et le conseiller spécial du président Barack Obama, Dennis Ross -- ont été dépêchés mercredi dans la région pour tenter de dissuader les Palestiniens de présenter leur demande.

Selon un bref communiqué de son bureau, le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak s'est entretenu de ce projet mercredi avec M. Ross.

Interrogé par l'AFP, un haut responsable israélien a de nouveau rejeté mercredi une relance des négociations sur la base des lignes de 1967, c'est-à-dire avant l'occupation israélienne de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

«Le premier ministre a toujours dit que les frontières devraient être fixées dans le cadre de négociations directes avec les Palestiniens, en tenant compte des impératifs de sécurité et nationaux d'Israël», a affirmé ce responsable en jugeant les lignes de 1967 «indéfendables».

Un responsable du ministère des Affaires étrangères a pour sa part reconnu qu'Israël avait peu de chance d'empêcher un vote favorable aux Palestiniens aux Nations unies.

En visite dans le district d'Eshkol, un secteur du désert du Néguev (sud) régulièrement cible des roquettes tirées depuis Gaza, le président israélien Shimon Pérès a appelé à la reprise des pourparlers avec les Palestiniens.

«Nous devons faire tout notre possible pour que des négociations directes reprennent rapidement avec les Palestiniens. Je sais d'expérience que ce qui paraît impossible peut devenir possible», a-t-il dit.