Le soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis juin 2006, devrait être libéré dans quelques jours. Le gouvernement israélien a consenti à relâcher un peu plus de 1000 prisonniers palestiniens dans un accord avec le groupe islamiste, selon ce qu'ont annoncé les deux parties hier.

L'entente signée survient après plusieurs échecs pour faire libérer le militaire de 25 ans. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé avoir profité d'une ouverture, dans une médiation menée par le gouvernement égyptien.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a confirmé la nouvelle, ajoutant que des dizaines de milliers de personnes célébraient «la victoire de la résistance» dans les rues de Gaza. Le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal, a affirmé que 1027 détenus seraient libérés selon les termes de l'accord, dont 27 femmes. Un peu moins de la moitié des prisonniers seraient relâchés dans une semaine, les autres dans deux mois, selon lui.

À l'annonce de la libération prochaine du soldat, des dizaines d'Israéliens ont convergé vers la tente érigée il y a quelques années par sa famille près de la résidence du premier ministre Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem. Les parents et les proches de Gilad Shalit s'y sont réunis, rapidement rejoints par une foule de supporteurs. Sur le panneau de décompte, le chiffre 1934 marquait le nombre de jours de captivité du jeune homme.

Mayan Teper, Israélienne de 27 ans, agitait un immense drapeau à l'effigie du jeune militaire hier soir. «Je suis tellement contente, a-t-elle dit. Il doit revenir à la maison. Pour nous, c'est un autre Israélien qui a fait son service militaire, comme nous tous, et nous sommes tous avec lui.»

D'autres se questionnaient sur les termes de l'accord. Parmi les prisonniers qui seront libérés se trouveraient plusieurs condamnés à perpétuité. Un responsable palestinien a indiqué à l'AFP que le leader palestinien Marwan Barghouti, condamné pour son rôle dans la deuxième intifada, et Ahmad Saadate, chef du Front populaire de libération de la Palestine, recouvreront la liberté, une information démentie par les autorités israéliennes.

Même si elle était elle aussi très contente de la libération prochaine de Gilad Shalit, Taryn Chonowitz a dit trouver la situation complexe. «Libérer des prisonniers, et peut-être des meurtriers, c'est un choix difficile, a dit la jeune femme. En même temps, il y en a tellement d'autres qui sont libres... Mais je ne peux m'empêcher de me demander: qui sera le prochain Gilad? Maintenant, ils voient que ça fonctionne.»