L'échange entre le soldat israéliens Gilad Shalit et d'un contingent de 477 détenus palestiniens a débuté dans la nuit de lundi à mardi avec le départ d'un premier convoi de prisonniers en route vers la Cisjordanie, a annoncé la radio publique israélienne.

Ce convoi de 96 prisonniers palestiniens a quitté la prison de Ketziot dans le sud d'Israël pour le point de passage où ils seront libérés en Cisjordanie.

Trois convois transportant les autres prisonniers libérables mardi étaient sur le point de s'ébranler pour se diriger vers le point de passage de Kerem Shalom situé près de la bande de Gaza, a ajouté la radio.

Au total, un premier contingent de 477 détenus doit être libérés mardi.

Les prisonniers libérés, qui sont montés dans le premier convoi, étaient menottés aux mains et aux pieds. Ils ont quitté leurs uniformes de prison pour des habits civils. Plus de 1000 policiers ont été déployés le long des itinéraires que doivent emprunter les convois, a ajouté la radio.

Des représentants du consulat égyptien en Israël se trouvaient au départ des convois pour s'assurer de l'identité des prisonniers qui doivent être libérés dans le cadre d'un accord conclu par l'entremise de l'Egypte entre Israël et les islamistes palestiniens du Hamas, a poursuivi la radio.

Pour sa part le soldat Gilat Shalit, qui a également la nationalité française, devait être brièvement transféré mardi matin de la bande de Gaza dans la péninsule égyptienne du Sinaï puis emmené en Israël.

Il sera ensuite accueilli sur la base aérienne de Tel Nof (sud d'Israël) par les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de retrouver ses parents.

Les autorités israéliennes ont promis une «réception discrète en respectant les besoins du soldat et de sa famille».

Le jeune tankiste, capturé par un commando palestinien le 25 juin 2006 en lisière de la bande de Gaza, est échangé contre un premier groupe de 477 Palestiniens --en majorité des condamnés à perpétuité-- dont 27 femmes.

Forte de sa jurisprudence, la Cour suprême d'Israël a rejeté lundi soir comme prévu plusieurs appels contre la libération des détenus palestiniens, estimant que cette décision relevait du gouvernement qui est «seul responsable de la sécurité de l'Etat, des soldats et des citoyens».

A Gaza, le Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien, a préparé un accueil triomphal aux «héros» sortis de prison.

Sur les 477 prisonniers, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est.

En revanche, 204 Palestiniens seront bannis: 164 vers la bande de Gaza et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie). Sept Arabes israéliens rentreront dans leurs foyers et une Palestinienne de nationalité jordanienne sera envoyée à Amman.

Suivant l'accord signé mardi dernier sous médiation égyptienne entre Israël et le Hamas, un second groupe de 550 détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois.

En relâchant 1027 prisonniers, dont beaucoup avec du sang sur les mains, Israël a consenti à payer le prix proportionnellement le plus élevé pour récupérer un de ses soldats. En mai 1985, l'Etat hébreu avait élargi 1.150 Palestiniens contre trois militaires.

Selon sondage publié lundi, une écrasante majorité (79%) d'Israéliens est favorable à l'échange.