Israël doit agir pour sortir de son «isolement» dans la région, a estimé vendredi le chef du Pentagone Leon Panetta, évoquant implicitement les relations tendues depuis plusieurs mois entre Israël, l'Égypte et la Turquie.

«Malheureusement, au cours de l'année écoulée, nous avons vu croître l'isolement d'Israël par rapport à ses partenaires de la région, et la recherche de la paix au Moyen-Orient a été mise entre parenthèses», a déclaré le secrétaire à la Défense américain lors d'un discours.

Mais M. Panetta a souligné qu'Israël n'était pas le seul à blâmer pour sa position difficile et a même évoqué une «campagne internationale» destinée à isoler le pays.

S'il a dit comprendre les inquiétudes d'Israël face aux bouleversements au Moyen-Orient, le chef du Pentagone a souligné que le Printemps arabe offrait à Israël une chance de se construire une position plus sûre dans la région.

Leon Panetta a aussi jugé crucial qu'Israël «rétablisse de bonnes relations» avec des pays comme l'Égypte, la Turquie et la Jordanie qui ont, selon lui, intérêt à la stabilité régionale.

Israël doit «faire des efforts pour arriver à faire la paix avec les Palestiniens», a également jugé M. Panetta, qui s'exprimait lors d'un événement organisé par la Brookings Institution, un centre de réflexion de Washington.

Interrogé après son discours sur ce qu'Israël devait concrètement faire pour favoriser la recherche d'une solution pacifique avec les Palestiniens, M. Panetta a répondu dans le langage fleuri qui lui est habituel: «Amenez-les à cette fichue table, c'est tout! Le problème, à l'heure actuelle, est qu'on ne peut pas les amener à cette fichue table» de négociations.

Au cours de son discours, le chef du Pentagone a par ailleurs souligné que les États-Unis restaient attachés à la sécurité d'Israël et a juré d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, indiquant que le président américain Barack Obama n'avait pas écarté l'option d'une intervention militaire le cas échéant.

Il a toutefois plaidé en faveur de la stratégie de l'administration Obama, qui fait la part belle à la diplomatie et aux sanctions pour convaincre l'Iran de renoncer à ses ambitions nucléaires, soulignant qu'une éventuelle action militaire ne pouvait être envisagée qu'en «dernier ressort».

Il a redit qu'il pensait que des frappes aériennes contre l'Iran ne retarderaient son programme nucléaire que d'un an ou deux et pourraient avoir des conséquences «indésirables» dans la région.

M. Panetta s'est également engagé à ce que Washington continue à assurer à Israël un soutien militaire important en fournissant à l'État hébreu des systèmes sophistiqués de défense antimissile et de nouveaux avions de chasse F-35.