La tension entre Israël et l'Iran a encore monté d'un cran, hier. L'État hébreu accuse Téhéran d'avoir orchestré les deux attentats à la bombe contre le personnel de ses ambassades en Inde et en Géorgie. La République islamique a démenti toute implication.

Une diplomate israélienne et trois Indiens ont été blessés hier par l'explosion d'une voiture de l'ambassade d'Israël à New Delhi. Dans les minutes qui ont suivi, un journaliste indien a mis en ligne sur Twitter des photos du véhicule en flammes. Selon ce qu'il a rapporté, l'Israélienne aurait été projetée de l'autre côté de la route. La diplomate, femme d'un attaché à la Défense, a été blessée mais ne serait pas dans un état critique.

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Un autre engin explosif a été trouvé sur un véhicule de l'ambassade en Géorgie, mais a été neutralisé sans faire de dommages.

«L'Iran, qui est derrière ces attentats, est le plus grand propagateur de terrorisme du monde», a affirmé le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou peu de temps après les événements. Il a aussi mis en cause le Hezbollah libanais, groupe armé qu'il a décrit comme le «vassal» de l'Iran.

Les attentats coïncident à un jour près avec le quatrième anniversaire de la mort d'Imad Moughniyeh, chef militaire du Hezbollah tué dans un attentat à la voiture piégée à Damas. Ses partisans accusent Israël d'être responsable de cet assassinat. Les représentations diplomatiques israéliennes avaient été placées en état d'alerte à l'approche de la date anniversaire.

Les événements surviennent également dans un contexte où le ton monte entre Israël et l'Iran. Téhéran a accusé le Mossad, service du renseignement israélien, d'être responsable de l'assassinat de scientifiques qui collaboraient au controversé programme nucléaire iranien. Israël et la communauté internationale soupçonnent l'Iran de chercher à mettre au point une arme nucléaire sous le couvert de son programme civil.

Les méthodes utilisées dans l'assassinat d'un scientifique iranien tué en janvier dernier et dans les attentats d'hier seraient similaires. À New Delhi, des témoins ont confié aux médias locaux avoir vu un motocycliste poser un engin à l'arrière de la voiture de l'ambassade peu avant l'explosion.

Le guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, avait affirmé il y a une dizaine de jours que l'Iran apporterait son soutien à tout groupe qui s'opposerait à Israël. Hier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a démenti toute implication du pays dans les attentats d'hier.

«Nous rejetons catégoriquement les accusations du régime sioniste qui font partie d'une guerre de propagande», a dit Ramin Mehmanparast à une chaîne de télévision iranienne.

- Avec l'Agence France-Presse, Reuters, BBC, The Guardian