Au moins 17 personnes ont été tuées et 24 autres blessées mercredi dans plusieurs attentats à Tal Afar, au nord du pays et à Bagdad, où les autorités ont mis en garde la population contre le risque d'attentats à la bombe dans les transports publics.  

Une double explosion a frappé Tal Afar, une ville située à 380 km au nord-ouest de Bagdad, qui compte près de 400 000 habitants, en majorité des Turcomans chiites, faisant 14 morts, ont indiqué des sources officielles.

Et deux attaques distinctes ont fait trois morts et 9 blessés à Bagdad, selon le ministère de l'Intérieur.

«À 13h (5h, heure de Montréal) cet après-midi, une voiture piégée a explosé dans l'ouest de Tal Afar, et cinq minutes plus tard, un kamikaze s'est fait exploser parmi la foule accourue sur les lieux», a déclaré le maire de la ville Abid el-Al Abbas.

«Au total, 14 personnes ont été tuées et 15 ont été blessées», a-t-il dit.

Le gouverneur de la province de Ninive, Athil Noujaifi, avait auparavant donné un bilan de 13 morts et 15 blessés, tandis qu'un responsable au ministère de l'Intérieur interrogé par l'AFP avait évoqué 12 morts et 19 blessés.

«Une voiture piégée a explosé devant un restaurant. Et lorsque les gens se sont rassemblés, un kamikaze s'est fait exploser parmi eux», a déclaré ce responsable.

Le 14 décembre dernier, une double attaque à la voiture piégée à Tal Afar avait fait 2 morts et blessé des dizaines de personnes.

À Bagdad, deux civils ont été tués et 5 autres blessés mercredi par l'explosion d'une bombe abandonnée dans un minibus dans le quartier de Saba Abkar au nord de la ville, selon le ministère de l'Intérieur. Dans la matinée, une autre attaque à la bombe dans le district de Mansour avait tué une personne et en avait blessé quatre autres, selon la même source.

Cette dernière attaque a été menée «au moyen d'une bombe abandonnée dans un taxi», a indiqué dans un communiqué le centre du commandement des opérations de Bagdad, qui a mis en garde les Bagdadis contre une recrudescence de ce type d'attaque.

«Des groupes terroristes reviennent à la méthode consistant à placer des bombes à l'intérieur de taxis ou de minibus et à les faire exploser après coup», prévient-il dans un communiqué.

Le recours par des insurgés à des bombes dissimulées dans des véhicules de transports publics et actionnées à distance, par exemple au moment où ceux-ci passaient un point de contrôle de police, était fréquent durant les violences des années 2006 à 2008.

Les autorités «renouvellent (leurs) appels aux civils et aux employés gouvernementaux à vérifier leurs véhicules avant de les utiliser et après les avoir utilisés, et à ne pas les laisser dans un espace public sans surveillance», poursuit le communiqué.

Bagdad doit accueillir le 29 mars un sommet de la Ligue arabe. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon y assistera, a déclaré mercredi à l'AFP le vice-ministre irakien des Affaires étrangères, Labid Abawi.

Le dernier attentat d'ampleur en Irak remonte à lundi, lorsqu'un commando d'une cinquantaine d'hommes soupçonnés d'être des membres d'Al-Qaïda a pris d'assaut la ville de Haditha, dans l'ouest de l'Irak, tuant 27 policiers.

Les violences en Irak ont diminué ces dernières années après le pic atteint en 2006 et 2007, mais elles n'ont jamais cessé. Selon les chiffres officiels, 150 personnes ont été tuées au cours du seul mois de février, après 151 en janvier.