L'élimination du chef d'un groupe radical palestinien, visé vendredi par un raid aérien israélien, a déclenché un nouveau cycle de violence, marqué par la mort de 17 Palestiniens à Gaza et le tir d'une centaine de roquettes contre Israël.

Des «contacts intensifs» étaient en cours samedi entre le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'Égypte afin de réinstaurer une trêve tacite avec Israël et mettre fin aux violences.

«Nous souhaitons vraiment mettre fin à l'agression (israélienne) dans la bande de Gaza et les contacts que nous avons noués avec l'Égypte vont dans cette direction», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Taher el- Nounou.

De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, cité par la radio publique, a estimé que les violences pourraient encore «durer au moins un ou deux jours».

Un raid israélien dimanche à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya a fait un mort, un garçon de 12 ans et plus de blesser son frère de 7 ans. selon des sources médicales locales.

Un Palestinien a été tué durant un autre raid israélien dans la nuit de samedi à dimanche tandis que trois autres Palestiniens avaient trouvé la mort samedi lors de frappes aériennes israéliennes, selon des sources médicales palestiniennes.

Au total, 17 Gazaouis ont été tués et 30 autres blessés, dont six grièvement, depuis vendredi après-midi. Il s'agit du bilan le plus meurtrier à Gaza depuis l'offensive israélienne «Plomb Durci» durant l'hiver 2008-2009.

Par ailleurs, selon l'armée israélienne, plus de 100 roquettes et obus «de toutes sortes» se sont abattus en 24 heures sur le territoire israélien, dont 27 ont été interceptés par le système de défense antiroquettes Iron Dome.

Au moins quatre personnes --dont trois ouvriers agricoles thaïlandais, d'après les médias-- ont été blessées, selon les services de secours israéliens.

En représailles, l'aviation israélienne a lancé une série de raids contre des «cibles terroristes».

L'armée continuera à «frapper» ceux qui s'attaquent à la population civile israélienne, ont averti le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Ehud Barak.

«Parallèlement, nous allons continuer à améliorer les capacités des batteries Iron Dome (Dôme de fer) afin qu'elles interceptent à plus haute altitude les roquettes de modèle Grad qui ont été tirées vers Israël», a promis M. Barak.

Par précaution, les autorités ont demandé à la population locale de rester à proximité des abris. Les matches de football ont été annulés et les établissements scolaires dans le sud d'Israël resteront fermés dimanche.

Cet accès de violence a suivi «l'élimination ciblée» du secrétaire général des Comités de résistance populaire (CRP), Zouheir al-Qaïssi, et d'un autre cadre des CRP, Mahmoud Hanani, atteints vendredi par un raid israélien près de la ville de Gaza. Un autre membre du bras militaire des CRP a été tué samedi.

Dix membres des Brigades Al-Qods, la branche armée d'un autre mouvement radical, le Jihad islamique, ont par ailleurs péri dans des frappes aériennes, selon cette organisation.

L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que les CRP étaient «responsables de la préparation d'une attaque terroriste qui devait avoir lieu via le Sinaï (en Égypte) dans les prochains jours».

Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l'État hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti.

Les États-Unis ont condamné samedi «dans les termes les plus forts les tirs de roquettes menés par des terroristes depuis Gaza contre le sud d'Israël».

Dénonçant une «dangereuse escalade», les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, réunis au Caire, ont demandé à la communauté internationale de «prendre une position ferme pour dissuader Israël de poursuivre ses massacres et ses violations des droits du peuple palestinien».

L'ONU a condamné les violences et l'Union européenne a exhorté toutes les parties à «éviter l'escalade» et à «rétablir le calme».

La France s'est dite «vivement préoccupée» et a appelé «instamment à un retour au calme et à la retenue afin d'éviter une escalade qui risquerait de toucher à nouveau des civils».