Au moins 19 personnes ont été tuées et 20 autres blessées samedi dans des affrontements entre deux tribus rivales à Sebha, dans le sud de la Libye, a annoncé à l'AFP un responsable local.

«De violents affrontements opposent depuis très tôt ce matin (samedi) les Toubous à la tribu d'Awled Sleiman. Jusqu'ici, on dénombre 19 morts et 20 blessés», a déclaré Ayoub Al-Zarrouk, président du conseil local de Sebha.

Selon des sources locales, les combats ont éclaté après la mort jeudi du chef d'une milice de la tribu arabe d'Awled Sleiman, qui accuse les Toubous d'être derrière ce meurtre.

Des témoins ont indiqué que des combats violents étaient toujours en cours samedi en fin d'après-midi et que des colonnes de fumée étaient visibles dans plusieurs parties de la ville.

L'aéroport international de Sebha était fermé, selon une source aéroportuaire à Tripoli.

Ces affrontements sont les plus importants entre les deux tribus depuis le cessez-le-feu conclu en mars 2012 pour mettre fin à des combats ayant fait près de 150 morts et 400 blessés.

Les Toubous, à la peau noire, vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger. Ils dénoncent leur marginalisation au sein de la société libyenne.

Ils sont accusés régulièrement par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers venus notamment du Tchad. Les tribus arabes dénoncent l'«inaction» du gouvernement face à une «invasion étrangère», en l'absence d'une armée nationale organisée capable d'imposer l'ordre.

Les affrontements tribaux à Sebha pourraient affecter la production pétrolière dans plusieurs champs pétroliers dans cette région désertique, au moment où le pays fait déjà face à une crise pétrolière sans précédent après le blocage depuis juillet des principaux terminaux pétroliers dans l'est du pays.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, plusieurs affrontements meurtriers ont eu lieu entre tribus, notamment dans le sud et l'ouest de la Libye, en raison de différends historiques ou pour le contrôle de la contrebande aux frontières.

Des tribus et habitants ont puisé dans l'arsenal militaire du régime déchu et n'hésitent pas à recourir aux armes à la moindre querelle.

Assassinat du vice-ministre de l'Industrie

Le vice-ministre libyen de l'Industrie, Hassan Al-Droui, a été tué par balle par des inconnus, samedi soir dans sa ville de Syrte, à 500 km à l'est de Tripoli, selon des sources sécuritaires et hospitalières.

«Hassan Al-Droui, vice-ministre de l'Industrie, a été tué par des inconnus dans la nuit de samedi à dimanche, au cours d'une visite qu'il effectuait dans sa ville natale de Syrte», a indiqué à l'AFP une source des services de sécurité.

Selon cette source qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, «des inconnus armés ont tiré des rafales de balles sur M. Droui, dans le centre de la ville de Syrte».

Une source de l'hôpital Ibn Sina de Syrte a confirmé à l'AFP la mort de M. Droui, affirmant que le responsable libyen a reçu plusieurs balles dans différentes parties du corps.

Il s'agit du premier assassinat d'un membre du gouvernement de transition, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

M. Droui était un ancien membre du Conseil national de transition, bras politique de la rébellion qui a renversé le régime du dictateur déchu.

Il avait été nommé vice-ministre de l'Industrie par le premier chef de gouvernement de transition, Abdelrahim al-Kib. Il a été maintenu à son poste par le premier ministre actuel, Ali Zeidan.

M. Droui était originaire de la ville de Syrte, dernier bastion du régime de Mouammar Kadhafi à tomber aux mains des rebelles en 2011.

Depuis la chute du régime kadhafiste, la Libye a été le théâtre de violences et d'assassinats visant notamment des militaires et responsables des services de sécurité.