L'Iran a nettement augmenté ses capacités de piratage informatique ces dernières années et a lancé des opérations de plus en sophistiquées contre des cibles américaines, assure un rapport publié jeudi par un centre de réflexion américain.

«La taille et la sophistication des capacités de piratage du pays ont nettement augmenté ces dernières années, et l'Iran est déjà parvenu à pénétrer des réseaux bien défendus aux États-Unis et en Arabie saoudite, pour saisir et détruire des données sensibles», indique le rapport de l'American Enterprise Institute.

Le rapport s'appuie notamment sur les informations fournies par des millions de «capteurs» mis en place par la société de sécurité informatique Norse à travers le monde.

Ces capteurs attirent à dessein les attaques de pirates en prenant l'apparence d'un site informatique mal protégé de banque, université ou d'une centrale énergétique.

Ce réseau a notamment permis de détecter des attaques menées par des organisations liées aux Gardiens de la révolution iraniens, qui sans eux seraient passées inaperçues, selon le rapport.

L'université de technologie iranienne Sharif a elle aussi mené des recherches de vulnérabilité dans les systèmes américains.

Cela pourrait indiquer que «le régime iranien est en train de constituer un stock de possibilités de cyberattaques» pour l'avenir, selon le rapport.

«Les capacités de guerre informatique de l'Iran ne semblent pas rivaliser avec celles de la Russie pour la qualité, ou avec celles de la Chine pour la quantité», selon la même source.

«La menace informatique de l'Iran n'est pas encore ingérable, mais elle augmente rapidement», poursuit-il. «Les États-Unis doivent rapidement développer et appliquer des lois, sanctions, systèmes, et procédures pour se défendre contre cette menace, sous peine d'être surpris un jour par une cybercatastrophe», conclut-il.

En février, le directeur national du renseignement américain, James Clapper, avait attribué à l'Iran une attaque informatique destructrice contre les ordinateurs d'un casino à Las Vegas. Le Sands Casino appartient à Sheldon Anderson, un magnat conservateur qui avait déclaré en 2013 qu'il fallait bombarder l'Iran.