(Nations unies) La crise humanitaire en Afghanistan s’amplifie et à une échelle et une rapidité rares, a affirmé mercredi Mary-Ellen McGroarty, responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) pour ce pays, basée à Kaboul, en appelant la communauté internationale à davantage de générosité.
« C’est la première fois que je vois une crise comme celle-là s’aggraver à un rythme et à une échelle » aussi marquants, a déclaré cette spécialiste de longue date des opérations d’aide humanitaire, lors d’une visioconférence de presse avec des journalistes à l’ONU à New York.
Avant l’arrivée au pouvoir des talibans à la mi-août, « nous avions déjà une crise humanitaire avec des proportions incroyables », touchant quelque 18 millions de personnes. « Elle ne fait que s’aggraver et devenir pire », a-t-elle insisté, en indiquant que le PAM était en train de réévaluer ses données.
« Nous nous attendons à ce que les chiffres augmentent, notamment sur la question de l’alimentation et de la malnutrition », a précisé Mary-Ellen McGroarty, en évoquant aussi « une crise de liquidités » dans le pays qui justifie, selon elle, que la communauté internationale se montre plus généreuse à l’approche d’un hiver redouté en Afghanistan.
« Les gens deviennent de plus en plus désespérés et avec de moins en moins d’argent », a-t-elle mis en garde.
Interrogée pour savoir les talibans mettaient des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire, la responsable du PAM a répondu par la négative.
« Nous n’avons pas vraiment d’obstacles » et l’aide est basée sur « des principes humanitaires, l’impartialité, la neutralité, l’indépendance opérationnelle », a-t-elle fait valoir. Les talibans « savent que c’est comme ça que l’aide humanitaire est apportée », a-t-elle dit.