(Téhéran) L’Iran et les États-Unis doivent entamer « cette semaine » des discussions indirectes sur « la levée des sanctions » imposées par Washington, a annoncé lundi le ministère iranien des Affaires étrangères.

« Un pays du golfe Persique sera l’hôte des pourparlers et la rencontre [entre l’Iran et les États-Unis] aura lieu dans les prochains jours, au cours de la semaine », a indiqué le porte-parole du ministère, Saïd Khatibzadeh, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

« Ce que nous allons faire dans les prochains jours ne concerne pas la dimension nucléaire mais des divergences existantes sur la question de la levée des sanctions », a précisé M. Khatibzadeh.

Citant une source au sein du ministère des Affaires étrangères, l’agence de presse iranienne Tasnim a fait état de la visite prévue mardi au Qatar du négociateur en chef de la République islamique pour le dossier nucléaire, Ali Bagheri, pour des « négociations sur la levée des sanctions ».

« J’espère que nous verrons des résultats positifs dans ces pourparlers. La balle est dans le camp de Washington. Si Washington vient avec des réponses [aux demandes iraniennes], on peut finir le travail rapidement », a-t-il ajouté.

Cette déclaration fait suite à l’annonce samedi par l’Union européenne (UE) et l’Iran de la reprise « dans les prochains jours » des pourparlers sur le programme nucléaire iranien suspendus depuis plus de trois mois, à l’occasion d’une visite surprise à Téhéran du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.

PHOTO ATTA KENARE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell

Pour faire avancer le processus, M. Borrell a indiqué que des contacts « indirects » entre les États-Unis et l’Iran auraient lieu rapidement « dans un pays du Golfe ».  

Les pourparlers lancés à Vienne en avril 2021 entre l’Iran et les grandes puissances (Russie, États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) sont au point mort depuis mars, Américains et Iraniens s’accusant mutuellement de les bloquer.  

L’objectif de ces pourparlers est de réintégrer les États-Unis à l’accord de 2015 prévoyant des limitations au programme nucléaire iranien, dénoncé en 2018 par l’ex-président américain Donald Trump, et à ramener l’Iran au respect de ses engagements.

Washington avait alors rétabli des sanctions qui asphyxient l’économie iranienne, entraînant l’Iran à se désengager progressivement de l’accord. La République islamique est accusée de chercher à se doter de l’arme atomique, ce qu’elle dément.

« M. Borrell a dit que les États-Unis se sont engagés à respecter tout ce qui était stipulé dans l’accord sur le nucléaire et à assurer que l’Iran puisse en tirer les avantages économiques de manière définitive », a affirmé M. Khatibzadeh.