(Téhéran) Les États-Unis doivent manifester « dans la pratique » leur volonté de relancer l’accord nucléaire de 2015, a déclaré Téhéran mercredi, après que le coordinateur européen des négociations a exhorté les parties à accepter un projet de compromis.

« L’Amérique maintient qu’elle veut un accord, donc cette approche devrait être visible dans le texte de l’accord et dans la pratique », a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian au chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, lors d’une conversation téléphonique, selon son ministère.  

« Si l’Amérique agit de manière réaliste pour trouver une solution et parvenir à un accord, un bon accord sera possible pour toutes les parties », a-t-il ajouté.

M. Borrell a indiqué mardi avoir soumis un texte de compromis et demandé aux parties de l’accepter ou de « risquer une dangereuse crise nucléaire, avec en toile de fond la perspective d’un isolement accru pour l’Iran et son peuple ».  

Ce texte « n’est pas un accord parfait », mais « il représente le meilleur accord possible », a-t-il écrit dans une tribune publiée par le Financial Times.

M. Amir-Abdollahian a réagi à cette proposition en déclarant que « l’Iran se félicitait de la poursuite de la voie de la diplomatie et de la négociation », a noté son ministère.

Conclu entre l’Iran et six puissances (Russie, États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), l’accord de Vienne vise à garantir que Téhéran ne se dote pas de la bombe atomique, intention qu’il a toujours démentie.

Les pourparlers ouverts à Vienne en avril 2021 sont destinés à réintégrer les États-Unis dans l’accord – après leur retrait unilatéral en 2018 – et à lever les sanctions réimposées contre Téhéran tout en amenant l’Iran au retour au respect intégral de ses engagements nucléaires.  

Les négociations sont toutefois au point mort depuis mars en raison des divergences entre Téhéran et Washington sur plusieurs questions.  

Selon M. Borrell, le projet de texte comprend « des compromis durement acquis par toutes les parties » et « aborde, de manière très détaillée, la levée des sanctions ainsi que les mesures nucléaires nécessaires pour rétablir » le pacte de Vienne.