(Beyrouth) Quatre soldats syriens et trois combattants étrangers pro-Iran ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans le nord de la Syrie dans des frappes israéliennes qui ont aussi endommagé l’aéroport international d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.  

« Vers 23 h 35 (16 h 35 heure de l’Est) […] l’ennemi israélien a conduit une attaque aérienne avec plusieurs missiles […] en ciblant l’aéroport international d’Alep et un nombre de lieux à proximité d’Alep », avait rapporté dans un premier temps l’agence officielle syrienne Sana, citant une source militaire.  

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état plus tard de plusieurs « explosions dans le secteur de l’aéroport […] et de l’aérodrome militaire de Nayrab [proche de] la province d’Alep […] ce qui a entraîné un incendie dans un dépôt de munitions » de l’aérodrome.  

Les frappes ont « complètement détruit » ce dépôt, tuant quatre officiers de l’armée syrienne et « trois combattants étrangers pro-Iran », a indiqué l’ONG basée au Royaume-Uni, qui s’appuie sur un vaste réseau de sources sur le terrain.  

Un précédent bilan de l’agence Sana faisait état d’un soldat tué et de sept personnes blessées, dont deux civils.  

« L’aéroport d’Alep est hors service », avait indiqué l’agence officielle syrienne, information confirmée par l’OSDH et des médias locaux.

Les autorités n’ont pas fourni d’informations supplémentaires sur la réouverture de l’aéroport ou sur la nature des dommages.  

« Des missiles israéliens sont tombés sur des usines de [matériel de] défense dans la zone de Safireh » dans la province d’Alep, ce qui a entraîné « des dégâts matériels », a également ajouté l’OSDH, affirmant que ces sites étaient utilisés par des combattants pro-iraniens.  

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre des positions du régime ainsi que des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël.  

Les milices soutenues par l’Iran sont très présentes dans la région d’Alep et ont fourni un soutien terrestre essentiel à l’armée syrienne lors de la reprise des quartiers de la ville tenus par les rebelles en 2016.  

Dans un communiqué diffusé mardi soir, le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné les frappes, dénonçant une « tentative pitoyable » de « perturber les pas diplomatiques constants pour restaurer la sécurité et la stabilité dans la région ».

Isolé diplomatiquement pendant des années à cause de la répression de manifestations prodémocratie en 2011, le président syrien Bachar al-Assad s’est rapproché ces dernières semaines de plusieurs pays arabes, certains d’entre eux voulant voir la Syrie réintégrer la Ligue arabe dont elle a été exclue fin 2011.