(Beyrouth) Trois membres du Hezbollah libanais ont été blessés mercredi par des tirs israéliens près de la frontière avec Israël, a indiqué une source de sécurité dans le sud du Liban, la force de l’ONU déployée dans la région appelant à éviter l’escalade.  

Bastion du Hezbollah, la zone frontalière dans le sud du Liban est le théâtre d’incidents sporadiques entre les deux pays techniquement en état de guerre.

« Trois membres du Hezbollah ont été blessés par des tirs israéliens près de la frontière », a déclaré à l’AFP la source sous couvert de l’anonymat. Trois autres sources ont confirmé que des membres de la formation armée avaient été blessés, l’une d’elles précisant qu’une grenade assourdissante avait été tirée vers eux, en blessant « légèrement » trois.

Pour sa part, l’armée israélienne a indiqué que des « suspects s’étaient approchés de la barrière de sécurité avec le Liban et avaient tenté de la saboter ».  

« Les militaires ont immédiatement repéré les suspects et utilisé des moyens pour les éloigner », a indiqué l’armée, ajoutant que « l’identité des suspects est inconnue ».  

L’armée israélienne a diffusé des images présentées comme celles de l’incident, montrant plusieurs personnes s’approchant de la clôture avant une apparente explosion qui les fait fuir.  

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré mercredi soir dans un discours télévisé que l’incident faisait l’objet d’une « enquête ».

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban pour veiller au maintien de la trêve entre les deux pays, a elle dit être « au courant d’informations inquiétantes sur un incident le long de la Ligne bleue. »

Eviter l’« escalade »

« La situation est extrêmement sensible. Nous appelons tout le monde à cesser toute action susceptible de conduire à une escalade », a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Une guerre dévastatrice a opposé en 2006 Israël au Hezbollah après la capture de deux soldats israéliens.  Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours télévisé mercredi soir pour marquer l’anniversaire de cette guerre.

L’incident de mercredi survient moins d’une semaine après que l’armée israélienne a lancé des frappes sur le sud du Liban à la suite d’un tir effectué selon elle à partir du territoire libanais.

Le même jour, le Hezbollah avait dénoncé la décision israélienne de construire un mur autour du village de Ghajar, situé à cheval entre le Liban et la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël.

Après le retrait israélien du sud du Liban en 2000, qui a mis fin à 22 ans d’occupation, l’ONU a tracé une « ligne bleue » fixant la frontière entre les deux pays.

Cette ligne place la partie nord de Ghajar au Liban et la partie sud dans la section du Golan occupée et annexée par Israël.

Le ministère des Affaires étrangères libanais a annoncé que Beyrouth déposerait une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies concernant « l’annexion » par Israël du nord de Ghajar.

« On ne laissera pas cette terre aux Israéliens », a déclaré Hassan Nasrallah mercredi soir.

« Avec une coopération » entre le Hezbollah, l’État et le peuple libanais, « nous pouvons récupérer notre terre occupée à Ghajar », a-t-il ajouté.

Né après l’invasion israélienne du Liban en 1982, le Hezbollah chiite pro-iranien est la seule formation libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), au nom de la « résistance » contre Israël.

Fin mai, il a organisé ses plus importantes manœuvres depuis des années dans le sud du Liban, dévoilant des armes lourdes et simulant des attaques contre le territoire israélien.

Fin juin, le Hezbollah a annoncé avoir abattu un drone israélien qui avait pénétré dans l’espace aérien du Liban, près de la frontière dans le sud du pays, une première depuis près de deux ans.