(Kaboul) Au moins sept personnes ont été tuées et 15 blessées dans un attentat suicide commis dans une mosquée chiite du nord de l’Afghanistan lors de la prière du vendredi, a déclaré le gouvernement des talibans.

L’explosion, qui a eu lieu alors que les fidèles étaient rassemblés dans la mosquée Imam Zaman de Pol-e-Khomri, capitale de la province de Baghlan, a été revendiquée par le groupe État islamique.

Un membre de l’EI « a atteint le centre du rassemblement […] et a fait sauter sa ceinture d’explosifs », selon un communiqué de l’agence de presse Amaq des djihadistes.

« Les forces de sécurité et les enquêteurs se sont rendus sur les lieux de l’incident pour déterminer comment s’est produit cet évènement déplorable », a déclaré le responsable de l’information de la province de Baghlan Mustafa Asadullah Hashimi.

« Les investigations se poursuivent », a-t-il ajouté, confirmant le bilan des morts.

Une source de l’hôpital provincial de Baghlan, qui a souhaité rester anonyme, a fait état d’un bilan plus lourd, affirmant que 19 corps et 40 blessés avaient été transportés dans l’établissement hospitalier.

« Des morts et des blessés ont aussi été transportés vers d’autres hôpitaux privés », a-t-il dit à l’AFP.

« Un bruit terrible »

Plusieurs attentats dans des mosquées, en particulier à l’occasion de la prière du vendredi, ont eu lieu en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

« Il y a eu un bruit terrible », a raconté Abdul Hamid, l’un des témoins. « Après l’explosion, un grand nombre de personnes tuées et blessées ont été transportées à l’hôpital ».

Habibullah, un autre habitant de Pol-e-Khomri, a indiqué que la détonation était survenue dans une « mosquée chiite », au moment où « les gens priaient ».

« Tout le monde essaie de retrouver les membres de sa famille, mais personne n’est autorisé à pénétrer dans l’hôpital », a déclaré à l’AFP un habitant à la recherche de proches.

Le retour au pouvoir des talibans a mis fin à deux décennies de guerre en Afghanistan et entraîné une réduction significative de la violence.

Les autorités assurent maîtriser la sécurité dans le pays, mais des dizaines d’attentats visant des civils ont été perpétrés ces deux dernières années. La plupart ont été revendiquées par l’EI-K, la section locale du groupe État islamique (EI).

Des centaines de personnes ont été tuées ou blessées dans ces attaques, visant principalement les minorités religieuses chiite, soufie et sikhe, les étrangers ou les intérêts étrangers, et les talibans eux-mêmes.

L’EI est tenu pour responsable de l’attentat à la bombe dans une salle d’étude dans un quartier de la minorité chiite de Kaboul qui en septembre 2022 avait fait au moins 53 morts, dont 46 fillettes et jeunes filles, selon les Nations unies.

L’EI cherche « à provoquer un conflit interreligieux et à déstabiliser la région », et depuis 2022 a commis plus de 190 attentats suicides à la bombe, faisant quelque 1300 morts ou blessés, avait souligné en mai un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les analystes considèrent que les djihadistes de l’EI, un groupe sunnite comme les talibans, mais avec lequel ces derniers entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, restent la principale menace pesant sur le régime de Kaboul.

La présence de combattants de l’EI en Afghanistan suscite également des tensions avec le Pakistan voisin, qui affirme que ces djihadistes traversent la frontière pour frapper des cibles sur son territoire.