À l’heure où une offensive israélienne terrestre semble imminente, quelque 500 000 Palestiniens auraient déjà fui le nord de Gaza jusqu’à maintenant. Le monde retient son souffle.
Ce qu’il faut savoir
Plus de 500 000 Palestiniens auraient fui Gaza jusqu’à maintenant.
Un couloir aérien humanitaire vers la bande de Gaza sera ouvert, a annoncé l’Union européenne.
Comme tant d’autres étrangers, quelque 300 Canadiens sont toujours coincés dans la bande de Gaza.
L’Iran menace d’attaquer Israël si ce dernier y va d’une offensive terrestre dans la bande de Gaza.
L’établissement d’un premier couloir aérien humanitaire, annoncé par l’Union européenne, permettra d’acheminer des médicaments et des produits de première nécessité.
En fin de semaine, l’Organisation mondiale de la santé avait prévenu qu’« une vraie catastrophe humanitaire » se profilait dans les 24 heures qui suivaient si un tel couloir n’était pas mis en place sur-le-champ.
Signe de la vulnérabilité d’Israël, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken (en Israël pour la deuxième fois en une semaine) et le premier ministre Benyamin Nétanyahou ont dû se diriger en pleine rencontre, lundi, vers un bunker quand les sirènes d’alerte de roquettes ont retenti.
Les journalistes, qui ont été conduits dans un escalier, ont entendu le bruit du système antimissile israélien (le « Dôme de fer ») interceptant une roquette, a rapporté l’Agence France-Presse.
L’Iran a averti lundi d’une possible « action préventive » contre Israël « dans les prochaines heures » si ce dernier entreprend une offensive terrestre.
Israël reste sur ses positions. « Je vous le dis, ce sera une guerre longue, le prix en sera très élevé, mais nous allons la gagner, pour Israël, pour le peuple juif et pour les valeurs auxquelles croient nos deux peuples », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, à M. Blinken lors de leurs entretiens à Tel-Aviv.
Le secrétaire d’État a répondu que son pays soutenait « profondément le droit, voire l’obligation, d’Israël de se défendre ». « Vous avez et aurez toujours le soutien des États-Unis. »
Le président américain, Joe Biden, est d’ailleurs attendu en Israël mercredi. Il se rendra ensuite à Amman, en Jordanie, où il rencontrera le roi Abdallah II, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a dit lundi un porte-parole de la Maison-Blanche.
Hausse des demandes de permis d’arme à feu
La police israélienne a annoncé avoir acheté depuis les massacres plus de 6000 fusils qu’elle remettra à 566 nouvelles unités de civils qu’elle a créées pour défendre les villes. Il a aussi été révélé, dans la foulée de cette annonce, que 41 000 Israéliens avaient demandé un permis d’arme à feu depuis le 7 octobre (comparativement à 38 000 demandes annuellement).
L’ambassadeur de Palestine aux Nations Unies, Riyad Mansour, a quant à lui réclamé un cessez-le-feu immédiat et la fin « du transfert forcé » de civils palestiniens.
Par ailleurs, le Hamas a diffusé sur son compte officiel la vidéo d’une femme parlant hébreu (recevant des soins à un bras) qu’il a identifiée comme étant l’un des otages palestiniens pris au premier jour des attaques. Lundi matin, les Israéliens ont estimé que 199 personnes étaient toujours prises en otage, la branche armée du Hamas affirmant pour sa part en détenir entre 200 et 250.
Plus de 1400 personnes, en majorité des civils, sont mortes en Israël depuis le début de l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre, et près de 500 000 Israéliens sont déplacés à l’intérieur de leur pays. Les représailles d’Israël ont tué au moins 2750 personnes, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.
Ottawa redoutant que le conflit déborde au Liban, Mme Joly a par ailleurs ajouté que les Canadiens s’y trouvant « devraient envisager de quitter le pays tant que des vols commerciaux sont encore disponibles » (voir autre texte).
De nombreux pays redoutent des attentats terroristes. Dans ses avis aux voyageurs, Ottawa recommande aux Canadiens de faire preuve d’une grande prudence s’ils se rendent en France, en Belgique, en Suède ou au Royaume-Uni, entre autres destinations.
De toutes parts, les rencontres diplomatiques en personne ou virtuelles se multiplient, y compris de Vladimir Poutine, qui, selon le Kremlin, serait « extrêmement inquiet face à l’escalade à grande échelle des hostilités » et à « l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza ».
Poutine aurait discuté au cours des derniers jours avec le premier ministre israélien Nétanyahou, de même qu’avec ses homologues iranien, égyptien, syrien et le président de l’Autorité palestinienne.
Israël essuie des critiques
Alors que des manifestations anti-Israël rassemblant des milliers de personnes ont été tenues en fin de semaine, une dispute très publique sur le réseau social X a éclaté entre les autorités colombiennes et israéliennes, la Colombie exhortant l’ambassadeur d’Israël « à s’excuser et à partir ».
« Si nous devons suspendre les relations avec Israël, nous le ferons », a déclaré le président colombien Gustavo Petro sur le réseau social X. « Nous ne soutenons pas les génocides. »
Furieux de la position de la Colombie dans le conflit, Israël a interrompu les ventes de matériel militaire dans ce pays.
Dans un texte publié dans Libération, en France, au sujet de la guerre sans fin entre Israéliens et Palestiniens, Sari Nusseibeg, philosophe et universitaire palestinien, a écrit qu’« une fois encore l’actualité nous réduit tous au statut de bourreaux et de victimes, et nous passons sans cesse de l’un à l’autre reflétant l’aveuglement à cette tragédie humaine non résolue et partagée, née en 1948 et qui paraît déterminée à vouloir continuer de nous hanter ».
Avec l’Agence France-Presse et l’Associated Press
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- 50 000
- Nombre de femmes enceintes se trouvant à Gaza, parmi lesquelles 5000 doivent accoucher ce mois-ci
SOURCE : Organisation des Nations unies