(Jérusalem) La ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel, a appelé dimanche la communauté internationale à « promouvoir la réinstallation volontaire » des Palestiniens « hors de la bande de Gaza », « plutôt que d’envoyer de l’argent pour reconstruire » le territoire actuellement pilonné par Israël.

Dans un texte publié par le Jerusalem Post, Mme Gamliel, membre du Likoud, le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou, propose « de promouvoir la réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza hors de la bande de Gaza, pour des raisons humanitaires ».

La ministre israélienne accable au passage l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Plutôt que d’envoyer de l’argent pour reconstruire Gaza ou pour l’Unrwa défaillante, la communauté internationale peut participer à financer la réinstallation et aider les Gazaouis à construire leur nouvelle vie dans leurs nouveaux pays d’accueil.

la ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel

« Nous avons essayé de nombreuses solutions différentes : le retrait [des colonies de la bande de Gaza], l’enrichissement, la gestion du conflit et la construction de hauts murs dans l’espoir de garder les monstres du Hamas hors d’Israël. Toutes ont échoué », poursuit-elle.

« Ce serait gagnant-gagnant : pour les civils de Gaza, qui veulent une vie meilleure, et pour Israël, après cette tragédie terrible ».

Le 7 octobre, le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a lancé une attaque d’une ampleur inédite en Israël, tuant 1200 personnes, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Quelque 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans le territoire palestinien.

Depuis, l’armée israélienne bombarde sans répit la bande de Gaza pour « éradiquer » le Hamas. Selon le gouvernement du Hamas, 12 300 personnes, aux deux tiers des femmes et des enfants, ont été tuées.

Après 44 jours de guerre, plus de 1,6 million de personnes sont déplacées dans la bande de Gaza, soit deux tiers de la population du petit territoire.

Alors que 80 % des Gazaouis sont eux-mêmes des réfugiés ou des descendants de réfugiés partis de chez eux durant la « Nakba », la « catastrophe » qu’a constituée pour eux la création d’Israël en 1948, nombre d’entre eux, dont le président palestinien Mahmoud Abbas, dénoncent aujourd’hui une « deuxième Nakba ».