Un nouvel échange d’otages du Hamas et de prisonniers palestiniens a eu lieu au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas. Grâce à ce répit, les convois d’aide humanitaire ont continué d’affluer dans l’enclave dévastée de la bande de Gaza.

Otages et prisonniers libérés

Un total de 17 otages du Hamas, dont 14 Israéliens, ont été libérés dimanche après avoir été retenus dans la bande de Gaza pendant sept semaines.

Parmi ceux-ci, une fillette de 4 ans possédant la nationalité américaine, prénommée Abigail, s’est félicité le président américain, Joe Biden. Une autre ex-otage, Elma Avraham, octogénaire israélienne, a été héliportée vers un hôpital du sud d’Israël, où elle se trouve dans un état grave, selon le directeur de l’hôpital.

PHOTO FADEL SENNA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Convoi transportant des otages israéliens libérés par le Hamas arrivant à un hôpital de Ramat Gan, près de Tel-Aviv

Ces libérations portent à 58 le nombre total d’otages relâchés depuis vendredi. Des informations sur leurs conditions de détention ont d’ailleurs commencé à affluer. Ils auraient dormi sur des chaises en plastique, été nourris de pain et de riz, et auraient passé des heures à attendre les toilettes.

Du côté des prisonniers palestiniens, 117 détenus des prisons israéliennes ont été libérés au total, dont 39 dimanche soir, selon un ratio d’un otage pour trois prisonniers défini par l’accord.

Des autocars blancs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont conduit à Ramallah et Beitunia, en Cisjordanie occupée, les prisonniers palestiniens libérés, accueillis par des foules brandissant des drapeaux palestiniens, du Hamas et d’autres factions palestiniennes. D’autres ont rejoint leur famille à Jérusalem-Est.

La trêve pourrait-elle se poursuivre ?

La trêve négociée devrait se terminer après lundi, mais il n’est pas impossible qu’elle soit prolongée.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé dans la soirée s’être entretenu avec le président Biden, qui a dit dimanche espérer que la trêve puisse se poursuivre « au-delà de demain [lundi] ».

La France espère aussi que la trêve à Gaza dure jusqu’à la libération de « tous les otages », a pour sa part déclaré la ministre des Affaires étrangères du pays, Catherine Colonna.

Une source proche du Hamas a indiqué à l’Agence France-Presse que le mouvement palestinien avait « informé les médiateurs » qataris et égyptiens que les groupes armés retenant des otages israéliens dans la bande de Gaza étaient « d’accord pour prolonger la trêve actuelle de deux à quatre jours ».

PHOTO HATEM MOUSSA, ASSOCIATED PRESS

Un soldat israélien regarde par la fenêtre d’un immeuble en bordure de la route Salah ad-Din, empruntée par beaucoup pour fuir vers le Sud.

L’accord prévoit l’échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens durant les quatre jours de cette trêve. Au-delà des quatre premiers jours, la libération de « dix otages supplémentaires conduira à une journée supplémentaire de pause », a affirmé Israël.

L’aide humanitaire continue d’entrer à Gaza

La trêve a offert un répit aux Gazaouis, mais la situation humanitaire dans le territoire demeure « dangereuse » et les besoins, « sans précédent », s’est alarmée dimanche l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

L’accord de trêve inclut aussi l’entrée d’aide humanitaire et de carburant à Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le 9 octobre. Ces cargaisons, dont l’entrée depuis l’Égypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes. Depuis vendredi, 248 camions chargés d’aide ont pu entrer, selon l’ONU.

PHOTO MAHMUD HAMS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Véhicules transportant de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza

Dimanche, une partie des cargaisons devait comme la veille être acheminée vers le nord et la ville de Gaza, privée d’eau et de nourriture.

« C’est le troisième jour de trêve, ils parlent d’apporter de l’aide et du carburant, mais je suis à la station-service depuis neuf heures et elle est toujours fermée », a déploré Bilal Diab, rencontré par l’AFP à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

L’aéroport de Damas hors d’usage après des frappes israéliennes

L’aéroport de Damas, capitale de la Syrie, a de nouveau été la cible de frappes aériennes israéliennes qui l’ont mis hors d’usage, dimanche. Ces frappes sont survenues quelques heures après une reprise des vols à la suite d’une attaque similaire le mois dernier, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Au Yémen, des assaillants ont saisi dimanche, puis relâché, un pétrolier lié à Israël au large des côtes, ont annoncé les autorités. Le gouvernement du Yémen a imputé aux rebelles houthis soutenus par l’Iran cette attaque, qui fait suite à au moins deux autres attaques maritimes récentes liées à la guerre entre Israël et le Hamas.

Le Hamas a par ailleurs annoncé dimanche la mort à une date non précisée, pendant l’offensive israélienne, de cinq chefs du mouvement, dont le commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza, Ahmed al-Ghandour, considéré comme un « terroriste » par les États-Unis depuis 2017.

Avec l’Agence France-Presse