(Washington) Le premier avion militaire américain chargé d’aide pour la bande de Gaza, sur trois prévus, est arrivé mardi en Égypte, au moment où Washington affiche sa volonté de répondre à la crise humanitaire dans le territoire palestinien en guerre.

« Les besoins humanitaires à Gaza exigent de la communauté internationale qu’elle en fasse beaucoup plus. Les États-Unis sont engagés dans cet effort », a affirmé mardi Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

Ce dernier, accusé par des activistes de sacrifier les Palestiniens au nom du soutien à Israël, s’efforcera de « mobiliser la communauté internationale pour qu’elle augmente d’urgence son soutien » à Gaza, a ajouté Jake Sullivan dans un communiqué.

Les avions, dont les deux autres suivront « dans les prochains jours », sont chargés d’aide médicale et alimentaire ainsi que d’équipements pour l’hiver, qui seront distribués par les Nations unies, selon des responsables de la Maison-Blanche.

D’après eux, Joe Biden, qui se présente comme le premier soutien d’Israël, est aussi « le fer de lance des efforts internationaux de réponse à la crise humanitaire à Gaza ».

L’avion C-17 qui a atterri mardi en Égypte est chargé de 24,5 tonnes de matériel médical et de denrées alimentaires, selon l’Agence américaine de développement (USAID). Leur transfert vers Gaza doit être effectué par l’ONU.

« Pas suffisant »

L’un des responsables de la Maison-Blanche a estimé que la quantité d’aide humanitaire arrivant par la route dans la bande de Gaza avait augmenté, totalisant désormais 2000 camions de nourriture mais aussi de carburant, de médicaments et de matériel nécessaire au fonctionnement des infrastructures de dessalinisation de l’eau de mer.

« Nous avons atteint en un peu plus de quatre semaines une cadence soutenue de 240 camions par jour », a dit l’un des responsables.

Il a assuré que l’aide livrée et le carburant fourni n’étaient « pas liés à la libération d’otages » par le Hamas, même si « nous avons évidemment profité au maximum de la pause » en cours.

Israël et le Hamas ont décidé de prolonger une trêve observée depuis vendredi à Gaza, territoire palestinien assiégé et dévasté par sept semaines de bombardements israéliens, en représailles à l’attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas en Israël.

Cette trêve, la première depuis le début de la guerre, a notamment permis la libération de 60 otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza.

« Nous avons fait savoir très clairement que lorsque cette phase de libération des otages sera terminée, la cadence actuelle (d’acheminement d’aide), ou idéalement des cadences supérieures, doit être maintenue », a ajouté le responsable américain, qui n’a pas souhaité être identifié.

Il a toutefois jugé que le rythme actuel de 240 camions par jour n’était « pas suffisant pour retrouver un semblant de vie quotidienne pour les civils » et qu’il faudrait passer à une nouvelle phase impliquant l’entrée de « marchandises commerciales », pour arriver à entre 300 et 400 camions par jour.

Éviter de « nouveaux déplacements »

Selon la même source, les autorités américaines ont fait savoir à Israël qu’il était « très important » que leur offensive militaire, quand elle s’étendra au sud du territoire palestinien, soit menée de manière à éviter « de nouveaux déplacements importants de population ».

Un tel scénario « dépasserait les capacités de n’importe quel réseau d’aide humanitaire », a-t-il estimé.

Quelque 1,7 des 2,4 millions de Gazaouis ont déjà été déplacés par la guerre, fuyant le nord du territoire vers le sud.

D’après les autorités israéliennes, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l’attaque lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza.

En représailles, Israël a promis d’« anéantir » le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu’à la trêve en cours.

À Gaza, 14 854 personnes, dont 6150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le territoire surpeuplé est désormais placé en état de siège par Israël et subit de graves pénuries d’eau, de nourriture, de carburant, de médicaments et d’électricité.