(Washington) Le président américain Joe Biden a affirmé jeudi au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou qu’il était essentiel de protéger les civils alors que de violents combats urbains font rage dans et autour des plus grandes villes de Gaza, a annoncé la Maison-Blanche.  

« Le président a insisté sur la nécessité absolue de protéger les civils et de séparer la population civile du Hamas, notamment par le biais de couloirs permettant aux gens de se déplacer en toute sécurité hors de zones de combats délimitées », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Dans son premier échange téléphonique avec M. Nétanyahou depuis le 26 novembre, le président a insisté sur le fait qu’« une aide beaucoup plus importante devait être autorisée », a ajouté la Maison-Blanche.

Les États-Unis soutiennent sans réserve Israël depuis l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas, au cours de laquelle 1200 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes.  

Mais l’administration Biden s’inquiète de plus en plus publiquement des conséquences sur les civils de la riposte israélienne sur la bande de Gaza, bombardée et assiégée pendant plusieurs semaines, et où le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres craint « un effondrement total de l’ordre public ».

Le ministère de la Santé à Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que l’offensive israélienne a fait plus de 17 000 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents.  

Jeudi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a lui aussi incité Israël à en faire plus pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et protéger les civils, dans un appel au ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, selon une source diplomatique.

« Il reste impératif qu’Israël fasse de la protection des civils une priorité », a encore insisté M. Blinken lors d’une conférence de presse conjointe avec David Cameron, le chef de la diplomatie britannique en visite à Washington.  

« Il reste un écart entre […] l’intention de protéger les civils et les résultats concrets que nous constatons sur le terrain », a-t-il ajouté, dans l’une des critiques les plus explicites prononcées par l’administration Biden.

Selon la Maison-Blanche, le président américain a également souligné auprès d’Israël, qui opère désormais aussi dans le sud de la bande de Gaza, que le nombre de victimes et de déplacements ne devrait pas être aussi élevé que lors de l’assaut initial sur le nord du territoire palestinien.

Il a par ailleurs appelé le Hamas à permettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’avoir accès aux otages toujours détenus par le mouvement islamiste palestinien, depuis l’attaque du 7 octobre.  

M. Biden s’est entretenu séparément avec le roi Abdallah II de Jordanie, alors que les efforts se poursuivent pour rétablir une pause dans le conflit après la courte trêve qui a volé en éclats la semaine dernière, selon la Maison-Blanche.  

Les deux dirigeants ont convenu d’œuvrer en faveur d’une « paix durable au Moyen-Orient, qui inclurait la création d’un État palestinien », a précisé la Maison-Blanche.