Le secrétaire d’État américain à la Défense, Lloyd Austin, a confirmé mardi matin la création d’une coalition internationale pour faire échec aux attaques perpétrées par les houthis contre des navires commerciaux en mer Rouge. Le Canada fera partie de cette coalition, mais sa présence sera limitée pour l’instant à trois officiers d’état-major.

C’est ce qu’a annoncé par communiqué le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, mardi en début d’après-midi.

Lundi soir, en répondant à une requête de Global News, un porte-parole des Forces armées canadiennes (FAC) avait indiqué que le Canada allait déployer « une poignée de personnel » dans cette région du Moyen-Orient « dans les prochains jours ». « Nous indiquerons si cette contribution évolue », avait ajouté ce responsable.

Les trois officiers envoyés au Moyen-Orient s’ajoutent aux représentants canadiens déjà sur place dans le cadre d’une mission plus élargie, appelée ARTEMIS et consacrée au maintien de la paix et de la sécurité dans les eaux du Moyen-Orient.

« À mon avis, si on leur a demandé d’être là, c’est parce qu’ils apportent une valeur ajoutée au personnel de la mission », estime Thomas Hughes, boursier postdoctoral de l’École McKenna à l’Université Mount Allison (Nouveau-Brunswick). « Selon ma compréhension, deux des trois membres des FAC feront de la planification opérationnelle, une tâche complexe quand plusieurs pays sont impliqués. Et la troisième personne ferait de l’analyse de renseignement. Il est possible que cette personne possède une expertise vitale dans cet environnement. »

« Un défi international qui exige une action collective »

L’annonce faite mardi par Lloyd Austin est une réponse directe aux attaques commises depuis quelques semaines sur des navires commerciaux empruntant la mer Rouge et une partie du golfe d’Aden. Plusieurs navires ont été frappés par des missiles et des drones lancés depuis des territoires contrôlés par les houthis au Yémen.

PHOTO PHIL STEWART, REUTERS

Lloyd Austin, secrétaire d’État américain à la Défense, à Manama, au Bahreïn, mardi

Plusieurs de ces attaques ont eu lieu dans le détroit de Bab el-Mandeb. De nombreux transporteurs ont arrêté d’emprunter cette voie navigable dans les derniers jours. Or, un sixième des échanges commerciaux passent par le secteur, estime-t-on.

« Il s’agit d’un défi international qui exige une action collective », a justifié le secrétaire Austin dans un communiqué publié depuis Bahreïn, petit État du Moyen-Orient donnant sur le golfe Persique.

Les rebelles houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, dont la capitale Sanaa, sont un groupe musulman chiite formant une minorité importante dans le pays. Ils sont en conflit avec le gouvernement yéménite, soutenu par l’Occident et l’Arabie saoudite. Dans la foulée du conflit Israël-Hamas, les houthis ont multiplié les attaques sur les navires commerciaux en signe de solidarité avec le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

PHOTO MOHAMMED HUWAIS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des rebelles houthis montent la garde à Sanaa, au Yémen.

« Les menaces des rebelles houthis ne sont pas nouvelles dans le secteur, mais elles ont sérieusement augmenté récemment », observe Thomas Hughes.

Outre les États-Unis et le Canada, l’opération, nommée Prosperity Guardian, rassemble des forces militaires du Royaume-Uni, de Bahreïn, de la France, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Norvège, des Seychelles et de l’Espagne. Les pays en présence font partie d’une coalition encore plus large composée de 39 pays membres et appelée Forces maritimes multinationales. Son quartier général est à Bahreïn.

« Certains de ces pays effectueront des patrouilles conjointes tandis que d’autres apporteront un soutien en matière de renseignement dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden », mentionne une dépêche de l’Associated Press à propos des actions planifiées de l’opération Prosperity Guardian.

Dans le passé, le Canada a souvent participé à des missions internationales de patrouille et de surveillance en mer, que ce soit dans le golfe Persique, dans l’océan Pacifique, en mer de Chine, etc.

Avec Global News, CBS News, Associated Press, Reuters et l’Agence France-Presse

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  • 400
    Nombre de navires commerciaux qui transitent à tout moment dans le sud de la mer Rouge, près du détroit de Bab el-Mandeb
    source : associated press