(Beyrouth) Vingt-trois combattants affiliés à l’Iran ont été tués samedi dans des frappes aériennes « probablement israéliennes » dans l’est de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a aussi fait état de quatre morts dans d’autres frappes près d’Alep (nord).

« Vingt-trois combattants affiliés à l’Iran », dont cinq Syriens, quatre membres du Hezbollah libanais, six Irakiens et huit Iraniens ont été tués dans au moins neuf frappes aériennes ayant visé des positions militaires près de la frontalière avec l’Irak, a annoncé l’ONG, ajoutant qu’une vingtaine de personnes avaient été blessées.

Les frappes sont « probablement israéliennes », a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane, qui avait dit dans un premier temps qu’elles pourraient avoir été menées par les États-Unis.

Interrogé sur une éventuelle frappe américaine dans l’est de la Syrie, un responsable militaire américain, qui a requis l’anonymat, avait alors dit à l’AFP que son pays n’avait « mené aucune frappe défensive durant la nuit » de vendredi à samedi.

Ces propos interviennent sur fond de multiplication des attaques de groupes pro-Iran visant l’armée américaine en Syrie et en Irak depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre.

Une cargaison d’armes en provenance d’Irak et un entrepôt de munitions ont également été ciblés et d’importantes explosions ont retenti, a ajouté l’OSDH, basé au Royaume-Uni, mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie.

D’autres frappes près d’Alep, selon l’OSDH

L’OSDH a également annoncé samedi en fin de journée que « des missiles israéliens » avaient « visé des entrepôts et des bases de groupes pro-Iran » dans le nord de la Syrie, dans une zone proche de l’aéroport d’Alep, tuant quatre combattants.

Vers 17 h 20 locales (9 h 20 heure de l’Est), « l’ennemi israélien a mené une attaque aérienne […] visant un certain nombre de points au sud de la ville d’Alep », a de son côté déclaré une source militaire citée par l’agence officielle Sana. Elle n’a toutefois fait état que de « dégâts matériels ».

Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, des « bombardements terrestres israéliens » ont tué deux combattants d’un groupe affilié au Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran, dans la province de Qouneitra (sud), a indiqué l’OSDH.

Les deux hommes, « d’origine palestinienne », étaient « membres d’un groupe affilié à la Résistance syrienne pour la libération du Golan (annexé par Israël, NDLR), qui travaille avec le Hezbollah libanais », a ajouté l’Observatoire.

L’armée israélienne avait annoncé samedi matin mener des frappes en Syrie après que deux roquettes tirées depuis ce pays sont tombées sur un territoire sous son contrôle.

Israël, qui a intensifié ses frappes en Syrie depuis le 7 octobre, les revendique rarement. Mais il a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas à son ennemi juré, l’Iran, d’étendre sa présence en Syrie, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah.

L’Iran soutient des groupes armés en Syrie depuis le début du conflit dans ce pays en 2011 et fait partie de l’« axe de la résistance » à Israël qui soutient le Hamas dans le contexte de la guerre à Gaza.

De son côté, le Hezbollah, mouvement libanais, a annoncé samedi que quatre de ses combattants avaient été tués « sur la route de Jérusalem », terme employé par la formation pour désigner ses membres tombés depuis le 7 octobre.

Le mouvement, qui échange quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière israélo-libanaise, n’a pas donné plus de détails.

Le Hezbollah dit lui aussi agir en soutien à son allié du Hamas à Gaza.