(Riyad) Le chef du Conseil présidentiel du Yémen a demandé samedi le soutien des États-Unis et de l’Arabie saoudite pour « éliminer » la capacité des rebelles houthis à mener des attaques contre les navires au large du Yémen.

« Les opérations défensives ne sont pas la solution », a déclaré Rashad al-Alimi lors d’une conférence de presse dans la capitale saoudienne Riyad, en référence aux frappes américano-britanniques contre ces rebelles yéménites, « la solution est d’éliminer les capacités militaires des houthis ».  

Ces déclarations surviennent au lendemain des frappes américaines lancées contre un site des houthis au Yémen après une attaque de ces derniers contre un pétrolier britannique qui a « pris feu » dans le golfe d’Aden, nouvel épisode de leur campagne visant le trafic maritime international.

Les rebelles proches de l’Iran multiplient depuis des semaines les attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, disant viser les navires liés à Israël en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire bombardé et assiégé par l’armée israélienne depuis l’attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre.

En réponse, les forces américaines, parfois conjointement avec le Royaume-Uni, ont mené des séries de frappes visant les houthis dans le but de les dissuader de continuer à attaquer les navires de commerce, sans succès pour l’instant. Les frappes américaines ont visé en particulier les sites de lancement de missiles et de drones.

Rashad al-Alimi est à la tête du Conseil présidentiel, l’entité soutenue par l’Arabie saoudite et qui représente le gouvernement internationalement reconnu que les houthis ont chassé de la capitale Sanaa il y a près de dix ans. Ce Conseil est basé dans la ville d’Aden, dans le sud du pays.  

Des analystes ont prévenu que les tensions croissantes dans la région pourraient faire dérailler les efforts en vue de parvenir à un cessez-le-feu entre les houthis et la coalition militaire mise en place en 2015 et dirigée par l’Arabie saoudite pour appuyer le gouvernement.

Samedi, M. Alimi a affirmé soutenir le processus de paix, accusant les rebelles et l’Iran de ne pas vouloir la paix.  

Il a également déclaré qu’il souhaitait bénéficier du soutien des États-Unis et de l’Arabie saoudite pour les opérations terrestres contre les houthis, estimant que les forces yéménites devraient être des « partenaires » dans ces opérations. « Nous exigeons (ce soutien) chaque jour, chaque mois, chaque année », a-t-il lancé.  

Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et plongé le pays dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.  

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen connaît toutefois une accalmie fragile depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022. La trêve a expiré en octobre dernier, mais reste globalement respectée.