(Jénine) Les forces israéliennes déguisées en femmes civiles et en médecins ont pris d’assaut un hôpital, mardi, en Cisjordanie occupée, tuant trois militants palestiniens lors d’un raid dramatique qui a souligné à quel point la violence meurtrière s’est propagée sur le territoire à la suite de la guerre à Gaza.

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a quant à lui exclu un retrait militaire de Gaza et la libération de milliers de militants emprisonnés – les deux principales exigences du Hamas pour tout cessez-le-feu – mettant en doute les derniers efforts visant à mettre fin à une guerre qui a déstabilisé l’ensemble du Moyen-Orient.

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les forces israéliennes avaient ouvert le feu à l’intérieur de l’hôpital Ibn Sina, dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Un porte-parole de l’hôpital a déclaré qu’il n’y avait eu aucun échange de tirs, ce qui indique qu’il s’agissait d’un assassinat ciblé.

L’armée israélienne a déclaré que les militants utilisaient l’hôpital comme cachette, sans fournir de preuves. Elle a allégué que l’une des personnes ciblées avait transféré des armes et des munitions à d’autres pour une attaque planifiée, prétendument inspirée par l’attaque du Hamas du 7 octobre contre le sud d’Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images des caméras de sécurité de l’hôpital montrent une douzaine de forces d’infiltration, pour la plupart armées, portant un foulard musulman, une blouse d’hôpital ou une blouse blanche de médecin. L’un portait un fusil dans un bras et un fauteuil roulant plié dans l’autre.

Répression en Cisjordanie

La violence en Cisjordanie a augmenté depuis le 7 octobre, Israël réprimant les militants présumés et tuant plus de 380 Palestiniens, selon le ministère palestinien de la Santé. La plupart ont été tués lors d’affrontements avec les forces israéliennes lors de raids d’arrestation ou de violentes manifestations.

L’armée a déclaré que lors du raid de mardi à l’hôpital, les forces armées avaient tué Mohammed Jalamneh, 27 ans, qui, selon elle, préparait une attaque imminente. Les deux autres hommes tués, les frères Basel et Mohammed Ghazawi, se cachaient à l’intérieur de l’hôpital et étaient impliqués dans des attaques, a indiqué l’armée.

Le communiqué de l’armée indique que Jalamneh était armé d’un pistolet, mais ne fait aucune mention d’un échange de tirs.

Le Hamas a revendiqué les trois hommes comme membres, qualifiant l’opération d’« assassinat lâche ».

Le porte-parole de l’hôpital, Tawfiq al-Shobaki, a déclaré qu’il n’y avait pas eu d’échange de tirs et que Basel Ghazawi souffrait d’une paralysie partielle depuis octobre.

« Ce qui s’est passé est un précédent, a-t-il argué. Il n’y a jamais eu d’assassinat dans un hôpital. Il y a eu des arrestations et des agressions, mais pas d’assassinat. »