Le Canada a de nouveau contribué à une série de frappes aériennes menée par les États-Unis et le Royaume-Uni contre une trentaine de cibles au Yémen, samedi, en réponse aux attaques répétées menées par les rebelles houthis contre des navires en mer Rouge.

En soirée, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes (FAC) ont confirmé, tout comme l’Australie, Bahreïn, le Danemark, les Pays‑Bas et la Nouvelle‑Zélande, avoir offert leur « soutien » à l’opération menée par Washington et Londres.

Cette nouvelle série de frappes qualifiées de « proportionnées et nécessaires » visait 36 cibles houthies réparties sur 13 sites au Yémen, en réponse aux attaques du groupe rebelle soutenu par l’Iran contre les navires circulant en mer Rouge.

« Les frappes d’aujourd’hui visaient précisément des sites associés aux installations d’entreposage d’armes profondément enfouies, appartenant aux houthis, des systèmes de missiles, des lance‑missiles, des systèmes de défense aérienne et des radars », explique la coalition dans une déclaration commune.

« Nous avons toujours comme objectif d’apaiser les tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge, mais nous tenons à réitérer notre avertissement aux dirigeants houthis : nous n’hésiterons pas à continuer à défendre les vies et la libre circulation commerciale sur l’une des voies navigables les plus importantes du monde face aux menaces continues », poursuit-on.

La nature exacte du soutien offert par le Canada n’avait pas été précisée samedi soir.

Il s’agit de la deuxième fois qu’Ottawa participe à des frappes contre les rebelles houthis au Yémen depuis le début de l’année, la première remontant au 11 janvier dernier.

L’appui militaire canadien avait alors été fourni par des membres du personnel des FAC déployés au sein du Commandement central des États-Unis. Ceux-ci avaient soutenu la « planification » de l’opération et aucun équipement militaire des FAC n’avait été employé, avait alors précisé le ministère de la Défense nationale.

Une réplique américaine

Les raids aériens de samedi au Yémen interviennent au lendemain d’une série de frappes américaines contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en réponse à la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier.

Plus tôt samedi, les États-Unis avaient déjà annoncé avoir procédé à des frappes au Yémen, visant six missiles antinavires des houthis « prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge ».

Vendredi, l’armée américaine a également détruit huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de « protéger la liberté de navigation » des attaques des houthis.

Les houthis ont commencé à s’en prendre au trafic maritime en mer Rouge en novembre, disant viser des navires liés à Israël « en solidarité » avec les Palestiniens à Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Les forces américaines et britanniques ont répliqué par des raids contre les houthis, qui ont depuis également désigné les intérêts américains et britanniques comme des cibles légitimes.

Outre les frappes contre les houthis, les États-Unis ont créé une force navale multinationale visant à protéger le trafic maritime dans la région, qui représente quelque 12 % du trafic mondial.

La colère contre la campagne dévastatrice d’Israël à Gaza, qui a commencé après une attaque meurtrière sans précédent du Hamas le 7 octobre, ne cesse d’enfler au Moyen-Orient, faisant flamber les violences au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen.

Le week-end dernier, un drone a frappé une base en Jordanie, tuant trois soldats américains et en blessant plus de 40. L’attaque a été attribuée par Washington à des groupes pro-iraniens.

Les États-Unis ont répliqué vendredi par des frappes de représailles contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Irak et en Syrie, mais n’ont pas frappé le territoire iranien.

Avec l’Agence France-Presse