(Nations unies) Une haute responsable de l’ONU a appelé lundi « toutes les parties » à empêcher une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient lors d’une réunion du Conseil de sécurité où la Chine et la Russie ont accusé les États-Unis de mettre de l’huile sur le feu.

« J’appelle le Conseil à continuer de coopérer activement avec toutes les parties pour empêcher une nouvelle escalade et une aggravation des tensions qui sapent la paix et la sécurité régionales », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo lors d’une réunion sur les frappes américaines de représailles en Irak et en Syrie.

« Je répète l’appel du secrétaire général à toutes les parties à s’éloigner du précipice et prendre en compte le coût humain et économique insupportable d’un possible conflit régional », a-t-elle insisté, sans mettre personne en cause spécifiquement.

Plusieurs États membres ont fait écho à cette inquiétude, certains mettant directement en cause les États-Unis qui ont, eux, défendu leurs frappes en Syrie et en Irak en riposte à l’attaque meurtrière contre une base américaine, le 28 janvier en Jordanie, attribuée à Washington à des groupes pro-Iran.

« Il est clair que les frappes des États-Unis sont spécifiquement et délibérément destinées à attiser le conflit », dans le but de « préserver leur position de domination dans le monde », a déclaré l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dont le pays avait réclamé cette réunion d’urgence.

« Les actions américaines vont probablement exacerber le cercle vicieux de la loi du talion au Moyen-Orient », a renchéri son homologue chinois Jun Zhang, accusant les Américains d’avoir violé l’intégrité territoriale de la Syrie et de l’Irak. Une position partagée par le représentant algérien Amar Bendjama.

L’ambassadeur des États-Unis adjoint Robert Wood a, lui, défendu des actions « nécessaires et proportionnées » dans l’exercice du « droit à l’autodéfense ».

« Les États-Unis n’ont aucun désir de plus de conflits dans une région où nous travaillons activement pour contenir et désamorcer le conflit à Gaza. Nous ne cherchons pas un conflit direct avec l’Iran », a-t-il assuré, appelant le Conseil à faire pression sur Téhéran pour que les attaques cessent.

Les États-Unis ont mené la semaine dernière des frappes contre 85 cibles sur quatre sites en Syrie et trois en Irak, visant les Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique de l’Iran, et des groupes armés pro-iraniens, selon Washington.

Ils ont promis d’autres frappes en riposte à l’attaque du 28 janvier contre une base américaine en Jordanie, près des frontières syrienne et irakienne, dans laquelle trois soldats américains ont été tués.

Ces représailles américaines, qui ont fait au moins 45 morts, ont été vivement dénoncées par la Syrie et l’Irak, ainsi que par l’Iran, ennemi juré des États-Unis.

L’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani a qualifié les accusations américaines de « trompeuses, sans fondement et inacceptables ».

« L’Iran n’a jamais cherché à ce que le conflit déborde dans la région », a-t-il déclaré. Mais « si l’Iran est menacé, attaqué ou agressé […] il n’hésitera pas à exercer son droit inhérent à répondre fermement en vertu du droit international et de la charte de l’ONU ».

L’Iran soutient des groupes armés accusés par Washington d’être à l’origine d’une recrudescence des attaques contre ses forces au Proche-Orient, sur fond de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.