(Jérusalem) Trois civils ont été tués mercredi soir dans une nouvelle frappe israélienne sur un immeuble d’habitation de la ville de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, a annoncé une source de sécurité libanaise.

«  Trois civils sont morts dans la frappe israélienne, dont deux femmes », a dit à l’AFP cette source qui n’a pas voulu être identifiée. Dans la journée, un tir de roquette sur le nord d’Israël depuis le Liban puis des raids israéliens de représailles dans le sud du pays avaient fait cinq morts.

La veille, l’armée israélienne avait annoncé que des avions de combat avaient mené mercredi « une série de raids sur le Liban » voisin, qui a fait au moins quatre morts selon un média libanais, après un tir de roquette dans lequel une militaire a été tuée.

Ces violences font craindre une escalade après des mois d’échanges de tirs quotidiens à la frontière entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.

L’armée a annoncé avoir visé « des cibles terroristes du Hezbollah » dans plusieurs localités du sud du Liban, faisant quatre morts, trois civils membres d’une même famille et un combattant du mouvement islamiste selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).  

Ces raids, qui ont visé des localités situées dans un rayon distant de dix à 25 km de la frontière, ont été menés en représailles à un tir de roquette depuis le Liban sur une base militaire du nord d’Israël, qui a tué une soldate d’après l’armée israélienne.

La sergente Omer Sarah Benjo, 20 ans, a été tuée « par un tir [de roquette] depuis le territoire libanais sur une base dans le nord d’Israël », a indiqué l’armée.

Un premier bilan des services de secours israéliens Magen David Adom, faisait état de sept personnes blessées, dont cinq dans la localité de Safed.

Un photographe de l’AFP avait vu des médecins et des soldats évacuer une personne blessée de l’hôpital de Safed, par hélicoptère militaire, à destination d’un autre établissement.

Ce tir de roquette n’a pas été revendiqué par le Hezbollah pro-iranien.  

Une source de sécurité libanaise avait dans un premier temps indiqué à l’AFP que les raids avaient tué quatre civils et blessé neuf personnes dans deux villages différents.

Selon l’ANI, une femme, son fils âgé de deux ans, et son beau-fils, âgé de 13 ans, ont été tués dans le village de Sawaneh.

Un autre raid a entièrement détruit un bâtiment dans le village d’Adchit, faisant un mort, un combattant du Hezbollah, et dix blessés, d’après l’ANI qui a fait état d’importantes destructions dans cette localité.  

Le Hezbollah a par la suite confirmé la mort d’un de ses combattants dans ce village.

« Offensive très forte »

Depuis le lendemain de l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah vise des positions militaires israéliennes à la frontière, en soutien au mouvement islamiste palestinien.  

Israël, de son côté, bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables du mouvement islamiste libanais.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi, en visite dans le nord du pays, a affirmé mercredi que « la prochaine campagne sera une offensive très forte », selon un communiqué de l’armée.

De son côté, un haut responsable du Hezbollah, Hachem Safieddine, a averti que « cette agression […] ne restera pas sans réponse ».

Les violences entre l’armée israélienne et le Hezbollah ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d’autre de la frontière.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mardi que « lorsque l’agression à Gaza s’arrêtera et qu’il y aura un cessez-le-feu, les tirs s’arrêteront également dans le sud » du Liban.

« S’ils étendent la confrontation, nous le ferons aussi », a-t-il ajouté, en réponse aux menaces répétées des responsables israéliens de déclencher une guerre contre son voisin.

En plus de quatre mois, au moins 248 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah et d’autres formations qui lui sont alliées, mais également 33 civils, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, 16 personnes ont été tuées, dix soldats et six civils, selon l’armée.