(Beyrouth) Le Hezbollah libanais a affirmé avoir tiré jeudi des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël, en riposte à des raids israéliens qui ont fait 15 morts, dont un responsable militaire du Hezbollah, mercredi dans le sud du Liban.

Déclenchés au lendemain de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien lancée il y a plus de quatre mois, les échanges de tirs meurtriers à la frontière israélo-libanaise entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l’armée israélienne se sont intensifiés ces derniers jours.

« Dans une première riposte aux massacres de Nabatiyé et Sawaneh (régions du sud du Liban), les combattants de la résistance islamique ont tiré à 17 h 55 locales (10 h 55 heure de l’Est) des dizaines de roquettes de type Katioucha sur Kyriat Shmona », dans le nord d’Israël, frontalier du sud du Liban, a affirmé le Hezbollah dans un communiqué.

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Des bombardements israéliens visent le sud du Liban.

Le puissant mouvement soutenu et armé par l’Iran, ennemi juré d’Israël, a revendiqué plus tôt jeudi une série d’attaques contre des positions militaires israéliennes proches de la frontière.

Il a en outre fait état dans trois communiqués séparés de la mort de trois de ses combattants dans des raids israéliens jeudi, ce qui porte à huit le nombre de ses membres tués depuis mercredi.

Mercredi soir, trois membres du Hezbollah, dont un responsable militaire et sept civils, membres d’une même famille, ont été tués dans une frappe israélienne ayant visé un immeuble à Nabatiyé.

Parmi eux figure Ali al-Debs, un responsable militaire qui avait été blessé le 8 février par une frappe de drone israélien sur sa voiture dans cette même ville, a indiqué jeudi une source de sécurité libanaise.

Les trois membres du Hezbollah se trouvaient au rez-de-chaussée de l’immeuble, et la famille décimée au premier étage, selon cette source.

« Escalade dangereuse »

L’armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir tué Ali al-Debs, qu’elle a présenté comme « un commandant des forces Radwan », une unité d’élite du Hezbollah, ainsi que « son adjoint Ibrahim Issa, et un autre terroriste ».

Un photographe de l’AFP sur place a constaté que le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment avaient été soufflés.

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Mercredi soir, trois membres du Hezbollah, dont un responsable militaire et sept civils, membres d’une même famille, ont été tués dans une frappe israélienne ayant visé un immeuble à Nabatiyé.

Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), « un drone muni d’un missile guidé » a visé l’immeuble.

Les secouristes ont retiré des décombres les corps des sept civils, dont cinq femmes et un enfant, selon l’ANI. Un enfant de trois ans a pu être retiré vivant et a été hospitalisé.

L’ONU a évoqué une « escalade dangereuse » des violences qui font craindre un embrasement régional.

Le premier ministre libanais Najib Mikati a condamné les « nouveaux massacres » de civils par « l’ennemi israélien », notamment à Nabatiyé.

Un porte-parole de la Force intérimaire de l’ONU déployée dans le sud du Liban, Andrea Tenenti, a exhorté dans un communiqué « toutes les parties concernées à arrêter immédiatement les hostilités ».

Mercredi également, trois civils – une femme, son fils et son beau-fils – ont été tués dans une frappe israélienne sur le village de Sawaneh.

Discours de Nasrallah vendredi

Au total, dix civils ont été tués dans les frappes israéliennes durant la seule journée de mercredi, le bilan civil le plus lourd en plus de quatre mois de violences.

Du côté israélien, une soldate a été tuée mercredi dans un tir de roquette depuis le Liban qui n’a pas été revendiqué.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah doit prononcer un nouveau discours vendredi, le deuxième cette semaine.

En plus de quatre mois, au moins 262 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah et d’autres formations qui lui sont alliées mais également 40 civils, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l’AFP.

Côté israélien, dix soldats et six civils ont été tués, selon l’armée.