(Beyrouth) Trois observateurs de l’ONU et leur traducteur libanais ont été blessés samedi dans une explosion dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, a indiqué la Force intérimaire des Nations unies (Finul).

Les Casques bleus de la Finul patrouillent la « Ligne bleue », la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël. Ils sont soutenus par des observateurs de l’organisme de l’ONU chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), établi en 1948 après la première guerre israélo-arabe.

L’incident impliquant des observateurs de l’ONUST a eu lieu sur fond de recrudescence des violences meurtrières à la frontière israélo-libanaise entre l’armée israélienne et le mouvement armé libanais Hezbollah.

« Trois observateurs de l’ONUST et un traducteur libanais, en patrouille à pied le long de La ligne bleue, ont été blessés par une explosion survenue à proximité », a indiqué le porte-parole de la Finul Andrea Tenenti dans un communiqué.

Parmi les observateurs blessés figurent un Norvégien et une Chilienne qui ont été hospitalisés, selon les autorités des deux pays. Le troisième est un Australien, d’après la Finul.

Les blessés ont été « évacués pour être soignés » et la Finul « enquête sur l’origine de l’explosion », a ajouté M. Tenenti, en appelant les protagonistes « à cesser les échanges de tirs intensifs avant que davantage de personnes ne soient touchées ».

Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a dit sa « grave préoccupation » concernant les fréquents échanges de tirs le long de la Ligne bleue, selon un communiqué.

L’ONUST, qui compte des observateurs non armés et est déployé dans le sud du Liban comme la Finul, a jugé « inacceptable de viser les forces de maintien de la paix », en soulignant aussi « enquêter sur l’origine de l’explosion ».

À Beyrouth, l’Agence nationale libanaise d’information (ANI) a affirmé qu’« un drone ennemi », en référence à Israël, avait bombardé la région de Rmeich, où les observateurs ont été blessés.

En Israël, l’armée a affirmé ne pas avoir mené de frappes sur cette région.

Le premier ministre libanais Najib Mikati a condamné dans un communiqué un « incident dangereux » et le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé une « violation du droit international ».

Les violences opposent quotidiennement à la frontière l’armée israélienne au Hezbollah qui affirme soutenir le Hamas dans sa guerre contre Israël à Gaza déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien.

Au moins 347 personnes ont été tuées au Liban, majoritairement des combattants du Hezbollah mais aussi au moins 68 civils – dans les échanges de tirs à la frontière depuis près de six mois, selon un décompte de l’AFP.

Dans le nord d’Israël, frontalier du sud du Liban, dix soldats et huit civils ont été tués d’après l’armée.