Les États-Unis, l'un des rares pays à ne pas avoir condamné Israël pour le raid contre la flottille de Gaza, et Ban Ki-moon, le chef de l'ONU, ont joint mardi leurs voix aux appels à une enquête internationale sur les faits.

«Nous reconnaissons qu'une participation internationale» à l'enquête sur l'assaut du 31 mai «serait un élément essentiel pour mettre cette tragédie derrière nous, dans l'espoir de redonner élan et la confiance nécessaires» pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d'État.

Une telle participation serait aussi «importante» pour «la crédibilité (de l'enquête) que nous souhaitons tous», a-t-il également déclaré.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s'était prononcée aussitôt après le raid pour une enquête israélienne. Elle avait seulement évoqué une participation internationale comme une option possible pour assurer la crédibilité de l'enquête.

La diplomatie américaine avait ensuite répété que l'Etat juif, fort de ses institutions démocratiques, était parfaitement qualifié pour enquêter lui-même sur les actions de son armée.

M. Crowley n'est pas entré mardi dans les détails, se bornant à indiquer que Washington discutait «avec Israël et d'autres de la nature possible d'une participation internationale à l'enquête».

Il n'a pas commenté, en particulier, les suggestions allemande et italienne d'associer à l'enquête le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et OTAN).

Le porte-parole n'a pas non plus évoqué la question de la direction de l'enquête -israélienne, étrangère ou internationale. Mais la volonté américaine de soutenir une participation étrangère à l'enquête ne fait plus de doute, dix jours après les faits.

Cette initiative américaine risque de créer une nouvelle tension avec Israël, alors que la relation entre les deux proches alliés a déjà souffert, au printemps, de l'intransigeance d'Israël sur la question des colonies.

Mardi, avant cette prise de position de Washington, le gouvernement Nétanyahou tentait d'atténuer les pressions, en évoquant la création d'une commission d'enquête à laquelle contribueraient deux «observateurs» étrangers.

L'annonce officielle n'a pas encore eu lieu, Israël tentant, selon la radio militaire israélienne, de trouver un compromis qui pourrait satisfaire les États-Unis et les convaincre de bloquer toute tentative de condamnation d'Israël au Conseil de sécurité de l'ONU.

A New York justement, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a réclamé lui aussi une «participation internationale crédible» à l'enquête israélienne.

M. Ban, a dit son porte-parole, considère qu'une «participation internationale crédible est essentielle en vue d'une enquête rapide, crédible, impartiale et transparente» sur le raid, comme le réclame le Conseil de sécurité des Nations unies.