Forcée à l’exil il y a un an par l’invasion des troupes de Vladimir Poutine, Ganna Muromtseva, danseuse du Ballet national d’Ukraine, reprend son envol à Budapest dans Le lac des cygnes de Tchaïkovski, en attendant le jour où elle pourra danser à nouveau à Kyiv.

Elle a dansé pour la dernière fois à Kyiv le 22 février 2022. Deux jours plus tard, les bombes pleuvaient sur l’Ukraine. Au sommet de sa carrière, la ballerine Ganna Muromtseva fuit alors son pays, sans savoir si elle pourra danser à nouveau un jour. Un an après qu’ell eut été dépossédée de sa passion par la guerre lancée par le président russe Vladimir Poutine, c’est à l’Opéra d’État hongrois à Budapest qu’elle retrouve la scène dans le rôle principal du ballet Le lac des cygnes, du compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski.

PHOTO MARTON MONUS, REUTERS

Ganna Muromtseva dans le rôle d’Odette, lors d’une répétition devant quelques invités à Budapest, le 16 mars

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La danseuse de 29 ans se prépare avant une répétition, début février. Ganna Muromtseva connaît bien Le lac des cygnes. Avec le Ballet national d’Ukraine, elle a interprété le rôle principal durant plus de cinq ans, se produisant dans son pays, mais également en Chine et au Japon.

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Dans les coulisses, elle attend nerveusement de sauter sur scène. Cette première performance devant public sera couronnée de succès. Les spectateurs réunis à l’Opéra d’État hongrois applaudiront chaudement la troupe à la fin de la répétition générale.

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En répétition, dans les bras de son partenaire Boris Zhurilov

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Le Ballet national hongrois compte notamment dans ses rangs des danseuses et danseurs d’origines ukrainienne, russe et biélorusse.

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Ganna regarde avec nostalgie son médaillon sur lequel un cœur est gravé au centre des frontières ukrainiennes. Sous contrat pour au moins une autre année avec le Ballet national hongrois, elle rêve du jour où elle pourra danser à nouveau en Ukraine.

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Revenir au sommet après une année où le ballet a fait place à la survie n’a pas été chose simple pour Ganna. La danseuse a dû se reconstruire, tant physiquement que mentalement.

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Séance d’essayage aux Eiffel Art Studios, à Budapest. Son emploi du temps fort chargé l’aide à tenir le coup et à oublier la guerre autant que faire se peut.

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Sa paire de pointes dans les mains, avant une répétition à l’Opéra d’État hongrois. En quittant Kyiv au début de l’invasion russe, la ballerine avait dû abandonner jusqu’à ses chaussons de danse, pouvant apporter dans son exil un seul sac.

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Ganna enlève ses chaussons de danse après une éprouvante séance. L’année dernière, c’est en Allemagne qu’elle a été enregistrée en tant que réfugiée. On lui a alors offert de nouvelles pointes et trouvé un lieu pour s’entraîner, ce qui lui a permis d’auditionner pour le poste au Ballet national hongrois.

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Guidée par Irina Prokofieva, maîtresse de ballet du Ballet national hongrois, celle qui incarne à la fois les cygnes blanc et noir Odette et Odile répète ses mouvements.

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À Budapest, en plus de renouer avec le ballet, l’Ukrainienne a pu retrouver un quotidien aux allures de normalité, même si le chagrin causé par la guerre n’est jamais loin. « Nous appelons cela l’équilibre entre la guerre et la vie. C’était difficile, maintenant ça devient un peu plus facile. »