Enfants, ils volaient des œufs de tortues de mer pour nourrir leurs familles. Aujourd’hui, leur expertise permet de protéger une espèce menacée.

Armés d’un bâton de bois, d’un seau et d’une lampe frontale, des ouvriers philippins chassent chaque nuit les œufs de tortues de mer. Les plages vierges de la province septentrionale de La Union n’ont plus de secrets pour ces ex-braconniers. Mais l’époque où ils volaient des œufs pour nourrir leur famille est révolue. Aujourd’hui, ils mettent leurs compétences au service de la Coastal Underwater Resource Management Actions (CURMA), un organisme voué à la protection des tortues marines. Découvrez, à travers l’objectif de la photographe Eloisa Lopez, de l’agence Reuters, le travail de ces nouveaux alliés de la faune.

PHOTO ELOISA LOPEZ, REUTERS

Johnny Manlugay déterre un nid contenant des œufs à remettre à l’écloserie de l’organisme CURMA, à San Juan.

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Les volontaires reçoivent 20 pesos (0,49 dollar) pour chaque œuf collecté, soit quatre fois ce qu’ils pourraient gagner en les vendant. Les œufs sont transférés à l’écloserie du programme pour être réintroduits dans des zones protégées.

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Abattues pour leurs œufs, leur viande et leur carapace, les tortues, ou pawikan comme on les appelle aux Philippines, sont menacées par le commerce, la chasse, la perte d’habitat et le changement climatique. Les cinq espèces de l’archipel – tortue verte, tortue imbriquée, tortue caouanne, tortue luth et tortue olivâtre (photo) – sont en danger.

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« Nous avons parlé aux braconniers, et il s’est avéré que le braconnage était juste un autre moyen pour eux de gagner leur vie », explique Carlos Tamayo, directeur des opérations de CURMA. Ci-dessus, il transporte un bassin de bébés tortues olivâtres qui seront relâchés dans la mer.

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Le pêcheur Jessie Cabagbag, 40 ans, ancien braconnier, son fils Gabriel, 7 ans, et sa femme Jonnibel, 39 ans, ont remis plus de 1000 œufs au CURMA depuis octobre.

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« J’ai arrêté de braconner lorsque nous avons suivi une formation et qu’on nous a appris que ce que nous faisions était illégal, et que ces espèces de tortues sont en voie de disparition. Je suis fier de pouvoir contribuer à la conservation du pawikan », explique Jessie Cabagbag, ci-dessus accompagné d’un autre pêcheur.

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Un bébé tortue de mer olivâtre émerge de son nid dans l’écloserie de CURMA, à San Juan.

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Karlo Salazar, 19 ans, spécialiste de terrain au CURMA, place un filet autour d’un nid d’œufs que Johnny Manlugay a remis à l’écloserie.

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Karlo Salazar vérifie le marquage d’une mère tortue avant qu’elle ne retourne à la mer.

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Carlos Tamayo observe une mère tortue qui retourne à la mer après avoir pondu sur la plage de Bacnotan.

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Des bébés tortues de mer olivâtres rejoignent la mer.

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Les touristes se pressent pour assister au spectacle des jeunes tortues olivâtres qui dévalent follement la plage en pente pour rejoindre l’eau après avoir été relâchées.

En savoir plus
  • Entre 35 et 40
    Nombre de nids par saison (octobre à février). Ce nombre a doublé au cours de la première année de la pandémie, où l’activité humaine était moins grande sur les plages.
    Coastal Underwater Resource Management Actions
    100
    Nombre d’œufs par nid
    Coastal Underwater Resource Management Actions