La pêche rythme le quotidien sur les côtes irlandaises depuis des générations. Mais des changements imposés à l’industrie – notamment une réduction des quotas due au Brexit et un plan gouvernemental de démantèlement de bateaux – risquent de faire disparaître un mode de vie. Un reportage de Finbarr O'Reilly, pour le New York Times.

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PHOTO FINBARR O'REILLY, THE NEW YORK TIMES

L’Aquila fait partie de ces dizaines de bateaux de pêche irlandais désarmés dans le cadre du plan volontaire mis en place par le gouvernement. Des adieux doux-amers pour le capitaine de 37 ans David O’Neill, qui gardera la barre à roue en souvenir. « Vous passez le plus clair de votre temps à vous battre avec le bateau. Mais grâce à lui, vous gagnez votre vie. »

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Des membres de l’équipage de l’Aquila retirent les filets du chalutier pour la dernière fois.

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Dans certaines communautés côtières de l’Irlande, la pêche est la colonne vertébrale de l’économie et un mode de vie. Les habitants redoutent que les quotas imposés par le Brexit et la disparition de nombreux chalutiers sonnent le glas de cette activité. Ci-dessus, des bateaux sont amarrés au port de mer de Killlybegs, le 6 avril.

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Avec le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, Bruxelles a rétrocédé 25 % de ses droits de pêche dans les eaux britanniques. Une mesure qui limite le nombre de poissons que les navires irlandais sont autorisés à pêcher. Une perte annuelle de 46 millions de dollars qui fait de l’Irlande l’une des nations européennes les plus touchées.

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À bord de l’Aquila, Elsayed Elabas éviscère des poissons tout juste pêchés, le 4 avril. Ce sera la dernière prise pour l’équipage.

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Larry Bantaculo, mécanicien de l’Aquila, se repose un instant lors de sa dernière sortie en mer. Jusqu’à présent, 42 propriétaires ont accepté des offres de Dublin pour démolir leur navire. Pour un petit chalutier, l’indemnisation moyenne représente environ 1,6 million de dollars.

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« Si l’on supprimait la pêche à Killybegs, cette ville deviendrait une ville fantôme », s’alarme Patrick Murphy, directeur général de l’Irish South & West Fish Producer’s Organization.

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Les poissons sont empaquetés au port de Greencastle, le 3 avril. Dans les usines de transformation, la production a presque diminué de moitié depuis l’année dernière, souligne Martin Meehan, directeur général de Premier Fish Products.

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Ui Aodha vient d’une famille qui pratique la pêche depuis plus de 150 ans. Elle-même pêcheuse avant de se consacrer à l’éducation de ses cinq enfants, elle a acheté un chalutier et repris la mer après la mort de son mari, qui a péri avec quatre membres de son équipage lors d’une tempête, en 2012. Son navire a été démoli à la fin du mois d’avril dans le cadre du plan volontaire.

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Des casiers à crabe dans le port de Helvick, sur la pointe orientale de la péninsule du Ring, le 2 avril

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Vue sur l’océan Atlantique à partir de la péninsule de Dingle. Du cap, l’on pourra toujours contempler de magnifiques couchers de soleil, mais les bateaux prenant le large risquent de se faire plus rares à l’avenir.