Après des décennies de guerre, des pilotes amateurs profitent de la sécurité retrouvée pour prendre d’assaut les rues de la capitale afghane à bord de leurs bolides modifiés et faire vibrer Kaboul au rythme de la course de rue.

Les sports automobiles en plein essor

Ils carburent à l’adrénaline et se mesurent dans des courses d’accélération ou des concours de dérapages contrôlés. Depuis une dizaine d’années, le nombre d’Afghans se passionnant pour les sports automobiles grandit. Un engouement qui a explosé au cours des deux dernières années et qui a culminé en février avec la Victory Cup, premier évènement organisé par la toute nouvelle (et pas encore officielle) Fédération nationale du sport automobile.

PHOTO WAKIL KOHSAR, AGENCE FRANCE-PRESSE

Si la communauté de passionnés s’est grandement développée au cours de la dernière décennie et que les évènements se multiplient, les pilotes afghans ne disposent d’aucun circuit professionnel pour organiser leurs courses et doivent se contenter des rues comme pistes.

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« Nous manquons d’installations », soulève Hashmatullah Rahbar (sur la photo), organisateur de la Victory Cup et fondateur de la Fédération nationale du sport automobile, qui attend toujours d’être officiellement reconnue par les autorités sportives du pays.

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Un mécanicien retouche la carrosserie abîmée d’une voiture modifiée, à Kaboul.

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Des centaines de spectateurs sont massés le long de la rue bloquée par la police pour assister aux courses.

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Les talibans ont assuré la sécurité lors de la Victory Cup, n’hésitant pas à brandir leurs bâtons pour repousser les spectateurs trop enthousiastes. Les passionnés du volant sont tolérés par le régime qui applique en Afghanistan une interprétation radicale de l’islam.

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Véritables curiosités, ces bolides modifiés sont rarement vus dans les rues de Kaboul. « Nous ne conduisons généralement pas beaucoup nos véhicules parce qu’ils sont très coûteux et consomment beaucoup de carburant », souligne Amin Sangin, propriétaire d’une voiture de course.

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Dans la foule, une poignée de femmes encourage les pilotes, profitant d’un rare divertissement dans un pays où elles sont largement exclues de la vie publique. Zuhal Mohammadi, 18 ans, souligne que les Afghanes qui conduisent font partie d’une extrême minorité. Elle espère que ça changera un jour. « Je m’intéresse [aux sports automobiles] depuis mon plus jeune âge. Je souhaite que les filles puissent, elles aussi, participer. »

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Le silencieux d’une voiture modifiée s’enflamme dans un atelier spécialisé de Kaboul.

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Ne disposant d’aucun commanditaire, la Victory Cup n’est dotée d’aucun prix en argent. Les coureurs s’affrontent pour le prestige, la fierté de montrer leurs voitures et le plaisir de faire connaître leur sport.

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Des pilotes s’exercent au dérapage contrôlé en vue de participer à la Victory Cup, sur les rives du lac Qargha, en banlieue de Kaboul.

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« C’est la première fois que je vois une telle chose, s’émerveille Khalid Kaihan, un résidant de Kaboul. Parfois, des automobilistes essaient de faire des courses dans les rues, mais je n’ai jamais vu de compétition organisée à laquelle les gens peuvent participer. »