Depuis des centaines d’années, lorsqu’ils viennent à Rome, les visiteurs se pressent à la célèbre fontaine pour y jeter une pièce dans l’espoir que ce rituel leur permette d’exaucer leurs vœux. Cette superstition apporte aujourd’hui une aide bien réelle à des résidants de la capitale italienne dans le besoin.

La fontaine à 1,5 million

La coutume initiale veut qu’en jetant une pièce dans la fontaine de Trevi de la main droite en lui faisant dos, la personne qui visite la Ville éternelle s’assure ainsi d’y revenir un jour. Depuis, les souhaits des touristes se sont multipliés. On implore le monument de trouver l’amour, d’avoir la santé. Et l’argent coule à flots. La petite fortune qui s’y amasse sert aujourd’hui à financer la section romaine de l’organisation caritative catholique mondiale Caritas et subventionne ainsi une banque alimentaire, une soupe populaire et des projets d’aide sociale. En 2022 seulement, Caritas y a repêché plus de 1,5 million US.

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« Je lance une pièce parce que mon frère est malade et je fais le vœu qu’il guérisse rapidement », confie Sofia Paz, originaire du Chili. Des panneaux autour de la fontaine expliquent que les pièces seront reversées à une œuvre de charité. Une idée qui plaît à de nombreux touristes.

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Au fond de la fontaine vidée, Alexio Cola, employé de la société de services publics ACEA, utilise un balai pour récolter les pièces, sous le regard de Neptune, flanqué des statues de la Salubrité et de la Prospérité.

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Achevée en 1762, la fontaine de Trevi couvre un côté du Palazzo Poli, dans le centre de Rome. C’est ici que l’iconique réalisateur italien Federico Fellini a tourné l’une des scènes les plus mémorables du cinéma pour son chef-d’œuvre La Dolce Vita.

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Deux fois par semaine, jusqu’à quatre personnes collectent les pièces, souligne Francesco Prisco, responsable de l’ACEA. La fontaine est vidée pour être nettoyée deux fois par mois.

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Les bénévoles de Caritas Enrico Chiolini et Claudio Ardizzone transportent des sacs de pièces provenant de la fontaine.

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Il n’y a pas que des pièces qui sont jetées par les touristes dans la fontaine. De nombreux petits objets de toutes sortes y sont également repêchés, parmi lesquels bijoux, médailles religieuses, grigris et clés sont légion. Des dentiers et des cordons ombilicaux y ont même déjà été trouvés.

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Fabrizio Marchioni, 52 ans, porte un lourd seau contenant des pièces collectées à la fontaine, dans les bureaux romains de l’organisation caritative. L’employé de Caritas les étale ensuite sur une immense table pour les faire sécher.

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Une fois sèches, les pièces sont comptées.

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Domenico, 57 ans, qui était forgeron avant de perdre son emploi, fait ses courses au Caritas Emporium, supermarché financé par l’argent collecté à la fontaine de Trevi.

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La bénévole Antonella Rota travaille comme caissière au Caritas Emporium. Les personnes à faibles revenus peuvent y acheter des produits de première nécessité en utilisant des points en guise d’argent.

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Carola est venue du Chili. « Je lance une pièce, car on dit qu’en le faisant, on reviendra à Rome. Mais je fais aussi le vœu de trouver l’amour. » La capitale italienne est l’une des villes qui attirent le plus de touristes au monde. En 2023, plus de 21 millions de personnes l’ont visitée.