Mieux se faire connaître
L’organisation internationale est encore peu connue au Québec, ont révélé des études sur la question. « Il est prioritaire de faire croître la notoriété d’Habitat pour l’humanité et sa mission pour pouvoir réaliser nos grands objectifs », indique Mme Boulanger. Une des façons d’y arriver est de changer le nom des deux magasins ReStore, situés dans Saint-Henri et à Montréal-Nord, pour mieux refléter leur lien avec l’organisme. C’est chose faite, depuis la mi-octobre. Les commerces, essentiels au financement de l’organisme, s’appellent dorénavant Magasin Habitat pour l’humanité. Les dons de toutes sortes provenant de particuliers et d’entreprises, en lien avec la rénovation et la décoration, y sont recueillis et vendus.
Augmenter la cadence
Par le passé, Habitat pour l’humanité Québec construisait une maison ou un duplex à la fois, à l’intention d’une ou deux familles. « C’est très lent pour répondre aux besoins pour des logements abordables à travers la province, reconnaît Mme Boulanger. On cherche des façons de loger un plus grand nombre de familles, à l’intérieur d’une construction. On cherche aussi à établir des partenariats avec des promoteurs qui cherchent à intégrer du logement abordable dans leur projet. » Ailleurs au Canada, des ententes sont conclues avec des promoteurs privés et d’autres organismes construisant des logements communautaires et sociaux, précise-t-elle. Diverses formules sont sous la loupe, pour faire partie de la solution.
Nouveaux objectifs
L’organisme s’est fixé un objectif conservateur : amasser 5,3 millions dans le Fonds humanité, mis sur pied en septembre, afin de permettre à 22 nouvelles familles d’accéder à la propriété d’ici 2026. Un premier immeuble en copropriété comportant six logements devrait être mis en chantier le printemps prochain, à Lachine. Le terrain a été acquis à la suite de longues discussions avec l’arrondissement. Un projet similaire est envisagé dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, également en 2023. Des pourparlers entamés il y a quelques années sont par ailleurs sur le point de porter leurs fruits dans une coopérative de minimaisons qui se met en place dans la région de Sherbrooke. Une première entente pour deux minimaisons, en 2023, a été conclue, avec la possibilité d’en construire d’autres pour des familles, qui ne pourraient pas autrement se qualifier.
Conserver sa façon de procéder
Habitat pour l’humanité procède d’une façon particulière. « Les gens achètent leur maison avec des termes qui sont très favorables en ce qui concerne les hypothèques, à 0 % d’intérêt et un amortissement d’environ 30 à 35 ans, explique Mme Boulanger. Ce sont des termes qu’on ne trouve pas sur le marché habituel. Il n’y a pas non plus de mise de fonds. Les propriétaires doivent par contre s’engager à faire 500 heures de bénévolat pour passer chez le notaire. Ce n’est pas du tout le même type de programme de logements abordables qu’on retrouve ailleurs. »
Le retour des bâtisseuses
Le bénévolat occupe une place importante, que ce soit dans les magasins, au sein du conseil d’administration ou dans les chantiers, pour des travaux n’exigeant aucune certification. Des entreprises offrent aussi divers produits comme des armoires, de la plomberie, des électroménagers, etc. Le programme Les bâtisseuses effectuera un retour l’an prochain, lorsque la construction sera lancée, à Lachine. Il s’agit d’un programme de collecte de fonds où les équipes de 5 à 10 bénévoles, formées de femmes, viennent donner un coup de main pendant une journée et où les participantes font un don leur donnant droit à un crédit d’impôt. Elles en retirent énormément de satisfaction, sachant qu’elles aident une famille à posséder son propre foyer, souligne Mme Boulanger, qui a elle-même mis la main à la pâte plusieurs fois par le passé.