Lustrer sa plante monstera ou alocasia n’est plus un passe-temps de grand-mère, et encore moins depuis que la pandémie a mis du fertilisant sur une tendance en émergence : les plantes d’intérieur suscitent l’intérêt et même la passion chez certains collectionneurs qui s’enthousiasment à l’idée de mettre le grappin sur une autre rareté dans le royaume du vert.

Confinée comme une bonne partie des citoyens du Québec et du monde en mars 2020, et en arrêt de travail de surcroît, Anastasya Denysyuk a soudainement eu beaucoup de temps à sa disposition et trop peu d’activités pour s’occuper à la maison. C’est là qu’un nouveau passe-temps s’est présenté à elle et a pris de l’ampleur à la vitesse grand V.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Anastasya Denysyuk

« De fil en aiguille, j’ai commencé à acheter des cactus et des succulentes, avant de tomber dans les philodendrons, les monsteras, puis les alocasias », dit-elle. Aujourd’hui, la collectionneuse accueille plus de 200 espèces de plantes d’intérieur chez elle, dans un appartement de quatre pièces qu’elle occupe avec son amoureux. « Ce n’est pas très grand, mais j’ai trouvé des astuces pour pouvoir rentrer le plus de plantes possible dans ce petit espace. »

Parmi ces stratagèmes, l’installation d’un mur végétal sur lequel se greffent une cinquantaine de plantes grâce à un système qu’elle a bricolé pour accrocher ses pots. Des étagères où sont fixées des lumières de culture permettent également de mettre en vitrine des spécimens plus gourmands en lumière. Sa petite jungle urbaine en témoigne : il est possible, et souvent même souhaitable, de s’entourer de verdure dans des conditions moins propices ou les moments moins cléments.

  • La petite jungle urbaine d’Anastasya Denysyuk

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    La petite jungle urbaine d’Anastasya Denysyuk

  • La petite jungle urbaine d'Anastasya Denysyuk

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    La petite jungle urbaine d'Anastasya Denysyuk

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Bichonner ses pousses

L’intérêt d’Anastasya Denysyuk pour les plantes d’intérieur s’est raffiné au fil du temps pour se poser sur des choix de plantes rares qu’on ne trouve pas en pépinière, mais plutôt chez d’autres collectionneurs ou dans les boutiques spécialisées, elles-mêmes en croissance.

C’est souvent beaucoup plus cher que des plantes populaires, mais si on les achète en petites boutures, ça permet d’économiser.

Anastasya Denysyuk

Plusieurs de ses plantes ont maintenant atteint une taille imposante et ont à leur tour généré des « bébés » qui assurent la prochaine génération. Ce cycle est hautement satisfaisant, décrit leur hôtesse.

« Chaque matin, en prenant mon café, je fais un petit tour pour voir si tout le monde va bien. Je fais ma tournée, je leur dis “allo”. Si je vois que certaines plantes ont soif, je fais des arrosages par-ci, par-là », décrit-elle avec un sourire. Le dimanche leur est partiellement consacré. Les plantes sont inspectées, certaines sont douchées. Leurs feuilles sont ensuite essuyées pour les dépoussiérer. Un fertilisant est ajouté au besoin.

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Anastasya Denysyuk porte maintenant son intérêt sur des plantes rares qu’on ne trouve pas en pépinière.

« C’est un passe-temps qui me prend beaucoup de temps, convient Anastasya Denysyuk, mais ça me procure une certaine fierté de voir que les bébés de ma collection vont bien et qu’ils grandissent. » Certaines jeunes pousses sont replantées, d’autres sont mises en vente, ce qui permet de financer de futurs achats. Cette passion s’autonourrit.

Une popularité avantageuse

Dans l’univers des plantes d’intérieur comme ailleurs, on n’échappe pas aux phénomènes de mode. Des variétés deviennent populaires sur Instagram ou sur d’autres réseaux sociaux et, par le fait même, sont plus recherchées, observe-t-on chez Miss Boon, la boutique végétale en ligne où Sarah Nagué fait partager son amour pour des plantes de collection au feuillage coloré et exotique.

  • Plantes de Sarah Nagué, qui tient une boutique végétale en ligne

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    Plantes de Sarah Nagué, qui tient une boutique végétale en ligne

  • Plantes de Sarah Nagué, qui tient une boutique végétale en ligne

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« Certains spécimens qui étaient dits rares auparavant voient leurs prix baisser, parce que ça commence à être produit par de gros producteurs d’ici ou que les gens se sont fait des boutures », dit-elle. C’est le cas pour des variétés d’alocasias, plantes vedettes importées il n’y a pas si longtemps de Nouvelle-Guinée, de Malaisie, d’Indonésie et d’ailleurs en Asie, et maintenant produites dans des serres d’Ontario ou de la Floride.

Vendue à 89,95 $ en juin 2020, l’alocasia cuprea d’importation en format de 6 po se chiffre maintenant à 39,95 $ chez Miss Boon, relève Sarah Nagué, alors que l’alocasia maharani de même taille est vendue 24,95 $, soit près du tiers du prix affiché l’été dernier.

Un attrait pour l’exotisme

Il suffit de jeter un œil à l’alocasia pour comprendre les raisons qui font qu’on s’entiche de cette plante qui se présente dans une diversité de couleurs et de formes de feuillages luisants et aux rainures particulières. Karelle Gauthier est tombée sur un spécimen il y a quelques semaines. Elle en possède maintenant sept variétés, dont « une pink dragon, une dragon skale, une silver dragon, deux frydek variegated », énumère celle qui rêve maintenant de mettre la main sur l’infernalis.

« Je dois avouer que je ne les aimais pas avant, mais à force d’en voir sur des groupes de jardinage, mon cœur s’est réchauffé », dit-elle en riant. L’objet de sa convoitise demande une certaine attention, reconnaît l’amatrice de plantes d’intérieur qui utilise des lumières de culture et vaporise ses végétaux matin et soir pour recréer des conditions propices à leur épanouissement. Mais de là vient peut-être la passion : dans l’attention qu’on porte à sa rose, dirait Saint-Exupéry.

« Au-delà d’un objet, mes plantes sont devenues une présence, soutient pour sa part Anastasya Denysyuk. Elles sont mes compagnes au quotidien. Quand je vois qu’une plante arrive à être de plus en plus belle et épanouie, ça me fait quelque chose. Ça me donne une fierté. Je suis contente au même titre que ça m’affecte quand une plante tombe malade. S’entourer de verdure, ça fait vraiment le plus grand bien ! »

Alocasia : la plante de l’heure

  • Différentes variétés d’alocasias

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    Différentes variétés d’alocasias

  • Différentes variétés d'alocasias

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    Différentes variétés d'alocasias

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Les variétés bijoux d’alocasias, petites et colorées, sont apparues sur les réseaux sociaux en 2020. La plante connaît une popularité croissante depuis, laquelle ne devrait pas s’estomper en 2022 alors que d’autres variétés rares sont appelées à faire leur apparition. À savoir avant de se lancer : elles entrent en dormance à l’intérieur, à moins de recréer des conditions estivales. Elles exigent beaucoup de lumière et un taux d’humidité de plus de 45 % qu’on pourra lui procurer avec un humidificateur, en la vaporisant ou choisissant un substrat adapté. Il faut aussi savoir arroser au bon moment en laissant d’abord sécher la terre en surface. « Ce sont tout de même des plantes fragiles, précise Sarah Nagué, mais elles renaissent comme un phœnix. Alors qu’on les croit mortes parce qu’elles ont perdu toutes leurs feuilles, elles repartent avec un feuillage encore plus gros et plus spectaculaire qu’avant. »

Des adresses où dénicher les plantes qui se distinguent

Sarah Nagué fait partager son amour pour des plantes de collection au feuillage coloré et exotique chez Miss Boon, sa boutique en ligne.

Consultez le site de Miss Boon

Folia design offre ses services de design végétal et de jolis accessoires de jardinage, en plus de son stock de plantes qui ne laisse aucun amateur indifférent.

Consultez le site de Folia design

Les grandes serres Lavoie de Laval présentent une collection imposante de plantes exotiques et plusieurs variétés d’alocasias.

Consultez le site des Serres Lavoie