Fondée en 1960, Roche Bobois célèbre ses 50 ans au Québec. Au fil des ans, l’entreprise française de mobilier haut de gamme est devenue une référence de savoir-faire dans le domaine des meubles design de luxe et a collaboré avec les grands noms de l’architecture et de la mode comme Jean Paul Gaultier, Missoni, Kenzo.

La grande boutique du centre-ville de Montréal, entièrement rénovée, a été inaugurée par le directeur des collections de Roche Bobois, Nicolas Roche. Fils d’un des cofondateurs de la marque, il a été architecte pendant 20 ans, avant de rejoindre l’entreprise familiale.

La Presse : La boutique de Montréal, qui célèbre ses 50 ans, a été rénovée.

Nicolas Roche : Ce nouvel écrin a été conçu avec l’idée que les gens s’y sentent bien. On essaie de vendre du rêve, et on veut que les gens se projettent dans cet espace très lumineux, il y a la cheminée, le mur végétal, c’est un peu comme si nous étions dans une belle villa en Californie au bord de l’océan, et il faut imaginer que l’avenue du Président-Kennedy, c’est l’océan Pacifique ! [rires]

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La boutique Roche Bobois est située au 505, avenue du Président-Kennedy, au centre-ville de Montréal.

La Presse : Quelle est l’histoire de Roche Bobois ?

Nicolas Roche : L’histoire de Roche Bobois est née en 1960 avec la volonté d’apporter quelque chose de nouveau qui n’existait pas en France : le mobilier scandinave qui représentait la modernité. La famille Roche a fait la rencontre de deux frères propriétaires de la boutique Au Beau Bois dans les foires à Copenhague et a décidé de s’allier pour importer les meubles scandinaves. Puis, très vite, est arrivé le besoin de développer des collections exclusives à Roche Bobois, alors ces derniers ont commencé à travailler avec des designers comme Pierre Paulin et Marc Berthier. Petit à petit, ils sont passés d’importateurs à éditeurs, et distributeurs. Concevoir des collections exclusives en créant une identité de marque, qui s’est développée au fil des décennies.

PHOTO FOURNIE PAR ROCHE BOBOIS

Le canapé emblématique modulable Mah Jong qui a marqué l’histoire de Roche Bobois

La Presse : L’arrivée de la télévision dans les années 1970 va-t-elle changer l’organisation du salon ?

Nicolas Roche : En effet. La télévision est devenue le centre du salon et le canapé, dans les années 1970, devient alors incontournable. Aujourd’hui, c’est le canapé d’angle qui obtient un vif succès ! En 1971, le designer allemand Hans Hopfer a créé le canapé Mah Jong, qui est devenu emblématique. Son principe est la flexibilité et la modularité. On peut acheter plusieurs coussins, on les agence comme on veut, ce qui permet de transformer le canapé. On veut réunir la famille autour de la télévision, elle s’est intégrée dans l’agencement du salon. On a un meuble qu’on vend extrêmement bien qui s’appelle cache-cache, un meuble escamotable, qui intègre le téléviseur qui sort du meuble, et qui rentre dedans.

  • La collection Bombom, signée par l’artiste portugaise Joana Vasconcelos pour Roche Bobois

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    La collection Bombom, signée par l’artiste portugaise Joana Vasconcelos pour Roche Bobois

  • La boutique Roche Bobois est très lumineuse, les espaces sont vastes et font penser à une belle maison californienne.

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    La boutique Roche Bobois est très lumineuse, les espaces sont vastes et font penser à une belle maison californienne.

  • Les différentes collections de Roche Bobois sont exposées dans la boutique du centre-ville de Montréal.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Les différentes collections de Roche Bobois sont exposées dans la boutique du centre-ville de Montréal.

  • La boutique Roche Bobois présente un vaste choix de mobilier contemporain haut de gamme.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    La boutique Roche Bobois présente un vaste choix de mobilier contemporain haut de gamme.

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La Presse : Quels sont les plus grands défis aujourd’hui pour Roche Bobois ?

Nicolas Roche : On dit souvent de Roche Bobois que ce sont de beaux meubles patrimoniaux de qualité, avec une valeur esthétique, mais ça ne suffit plus. Le meuble doit être fabriqué avec des matières respectueuses de l’environnement, et si on considère l’ensemble de son cycle de vie, qu’il puisse être séparé, démonté, recyclé et que sa fin de vie soit digne, comme une personne.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Nicolas Roche, directeur des collections de Roche Bobois

L’écoconception fait partie de la notion de qualité d’un meuble et on doit y penser dès les premières esquisses lorsqu’on dessine un meuble.

Nicolas Roche, directeur des collections de Roche Bobois

Il y a la provenance des matériaux et du bois issu de forêts durablement gérées, la façon dont le meuble est assemblé, le choix des tissus avec certification. Notre objectif, c’est qu’en 2025, tous nos meubles soient écoconçus. On a mis en place un outil de mesure certifié, qui évalue la performance environnementale du meuble en huit étapes.

La Presse : Le Canada et les États-Unis représentent-ils un très grand marché pour vous ?

Nicolas Roche : L’ensemble Canada/États-Unis représente notre premier marché mondial aujourd’hui. C’est un marché en pleine croissance, on a ouvert beaucoup de magasins aux États-Unis, principalement en Floride et en Californie, là où il y a un certain pouvoir d’achat et où les maisons sont grandes. Au Canada, on a un fort développement dans le chiffre d’affaires, l’année 2022 a été extraordinaire.

La Presse : Comment l’expliquez-vous ?

Nicolas Roche : Pour tout ce qui touche à l’aménagement de la maison, pour tous les acteurs du secteur, la pandémie a été bénéfique, mais encore plus au Canada qu’ailleurs, peut-être à cause du climat, vous passez encore plus de temps dans vos maisons. C’était une période difficile avec beaucoup de douleur, mais pour le secteur du meuble, c’était une période de réinvestissement total de la cellule de vie familiale et une réorientation de l’argent disponible sur le confort et le plaisir d’être chez soi.

La Presse : Qu’entrevoyez-vous pour l’avenir ?

Nicolas Roche : Il faudra comprendre les mutations du monde et savoir les accompagner. Tout va très vite, il y a l’intelligence artificielle, le télétravail, l’impression 3D, tout ce qui va révolutionner notre rapport à l’objet, les nouveaux modes de consommation, l’écoconception. On devra aller toujours plus loin, et être en mesure de répondre à tous les aspects de la vie, au-delà du meuble et de l’habitat.

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