Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.
Il tombait cette journée-là une faible neige, des flocons fins qui dansaient dans la cour intérieure, offrant un spectacle calme et serein. Le genre de scène qu’on contemple au chalet, à la différence que nous étions cette fois en ville, dans le quartier Villeray, à Montréal, à deux pas de l’achalandée station de métro Jean-Talon.
« C’était l’idée de cette maison-là. Une fois qu’on entre, on oublie le côté métropolitain et on vient trouver un cocon de calme et d’intimité », souligne sa propriétaire, Sophie Le Guerrier. C’est la vision dont elle et son conjoint ont fait part à l’architecte Guillaume Marcoux, de Microclimat, firme d’architecture qui s’intéresse à la réinterprétation du patrimoine bâti montréalais.
En 2017, le couple a acquis une petite maison de plain-pied de style « shoebox », rue Berri, dans la partie sud-ouest de Villeray, quartier central très prisé des acheteurs. La résidence avait connu des modifications successives au fil des ans et, soutient sa propriétaire, n’était pas en bon état. « C’était une shoebox qui n’avait pas de valeur patrimoniale », précise-t-elle.
Néanmoins, les démarches auprès de l’arrondissement pour obtenir le droit de la démolir et d’y construire un cottage ont été longues et ardues. Permis en main, la construction a finalement pu commencer à la fin de 2019 et a pris fin récemment. Sophie Le Guerrier est courtière immobilière, mais ce projet était d’abord personnel. Nouvellement mère, elle a conçu cette maison pour y habiter avant de décider de la vendre pour s’attaquer à un autre projet.
L’intimité d’abord
Baptisée Maison Berri, la résidence est aménagée sur deux niveaux, en plus d’une mezzanine avec terrasse sur le toit. Afin de préserver l’intimité des occupants, le salon, la cuisine et la salle à manger ont été aménagés à l’étage. Deux chambres se trouvent au rez-de-chaussée et une sur la mezzanine.
Berri est une rue calme, à sens unique, mais il y a quand même beaucoup de gens qui marchent pour se rendre au métro. Je ne voulais pas que les gens aient un regard à l’intérieur.
Sophie Le Guerrier
L’architecte Guillaume Marcoux explique que de mettre les aires de vie à l’étage permet d’aller chercher davantage de luminosité sans faire de compromis sur l’intimité. Grâce à la distance créée avec la rue, de grandes fenêtres ont pu être installées, sans que les habitants soient exposés à la vue des passants.
La superficie du terrain sur lequel l’habitation est érigée (1560 pi2) a forcé les architectes à user de créativité pour maximiser la superficie habitable tout en conservant une aire extérieure appréciable. Une cour intérieure, souhait le plus cher de la propriétaire, a été aménagée, mais pas en vase clos. Elle s’avance de l’intérieur du bâtiment vers la ruelle grâce à un passage, au-dessus duquel trône la cuisine, comme suspendue.
« Je voulais que, quand on est ici [dans l’aire de vie], on ait le regard toujours sur la cour intérieure, souligne Sophie Le Guerrier. Pour apporter un élément naturel, pour ne pas que ce soit trop statique, nous sommes allés chercher un arbre haut de 15 pi. »
« Quelque chose qui m’a vraiment surprise concernant la construction de la maison, à laquelle je ne m’attendais pas, même en concevant les plans avec Guillaume, c’est l’effet d’être suspendu, poursuit-elle. Ça crée aussi un espace protégé pour les repas d’été à l’extérieur. »
Toutes sélectionnées par la propriétaire, les finitions sont sobres. Le chêne blanc, essence douce, est très présent. « Je me sens très bien ici. J’oublie tout le chaos. En ce moment, avec tout ce qui se passe, même si on est à Montréal, il y a quelque chose d’apaisant. »
La propriété en bref
Prix demandé : 1 795 000 $
Année de construction : 2020
Superficie habitable : 2180 pi2
Superficie du terrain : 1560 pi2
Évaluation municipale (2020) : non disponible
Impôt foncier (2019) : non émis
Taxe scolaire (2020) : non émise
Description : Maison unifamiliale pensée par la firme d’architecture Microclimat. Aménagée sur deux niveaux, avec mezzanine et terrasse sur le toit, elle compte trois chambres, trois salles de bains et une salle d’eau, ainsi qu’un sous-sol d’une hauteur d’environ six pieds pour du rangement. Système de chauffage et de climatisation central, aspirateur central. Stationnement et borne de recharge pour voiture électrique.
Courtière : Sophie Le Guerrier, Sotheby’s International